Curieux timing. A l’heure où une partie du monde célébrait Noël dans les bulles de champagne, Vitali Moutko a rendu sa casquette de président de la Fédération russe de football. Le numéro 2 du gouvernement, ex ministre des Sports, ami personnel de Vladimir Poutine et défenseur devant l’éternel de l’intégrité du sport dans son pays, l’a annoncé lundi 25 décembre, à l’occasion d’une conférence de presse.
« J’ai demandé à suspendre mes fonctions pour une période de six mois », a-t-il expliqué. Une décision assez inattendue, surtout à cette période, justifiée par l’intéressé par le souhait de ne pas « perturber » le bon fonctionnement de la Fédération russe de football, à moins de 6 mois de l’ouverture du Mondial 2018.
Mais Vitali Moutko a précisé vouloir « continuer à travailler comme vice-premier ministre, tant que le président (Poutine) me fait confiance ». Il a également annoncé son intention de superviser la préparation du Mondial 2018 de football, prévu en Russie du 14 juin au 15 juillet.
La nouvelle de sa démission avait fuité dans la presse avant le début du weekend. Vendredi 22 décembre, le journal Kommersant avait laissé entendre, citant des sources anonymes, que Vitali Moutko avait décidé de rendre les clefs de son bureau. Selon le média russe, la pression de la FIFA serait devenue trop forte. A Zurich, il était de plus en plus mal vu que le dirigeant reste à son poste alors que le CIO l’avait banni à vie pour son rôle dans le scandale du dopage dans le sport russe.
Vitali Moutko a fini par céder. Mais il n’entend pas rendre les armes. « Je ne démissionne pas, mon mandat reste valide », insiste-t-il. Dans la foulée, il a expliqué vouloir profiter de sa mise à l’écart pour riposter à la sanction infligée par le CIO au début du mois de décembre. Il devrait saisir dès ce mardi 26 décembre, à l’ouverture des bureaux, le Tribunal arbitral du sport.
Agé de 59 ans, présenté comme l’homme le plus puissant du sport russe, Vitaly Moutko n’a jamais craint de multiplier les casquettes. Président de la Fédération russe de football entre 2005 et 2009, il avait abandonné un temps la fonction, pour mieux la reprendre en 2015, après le départ de Nikolai Tolstykh. Réélu en septembre 2016 pour un nouveau mandat de quatre ans, il préside le comité d’organisation du Mondial 2018.
Le temps de son retrait, la Fédération russe de football sera présidée par son actuel directeur général, Alexander Alaïev, un ancien joueur de beach soccer.