Les choses n’ont pas traîné. Une année au jour près après la décision du CIO d’attribuer à la France l’organisation des Jeux d’été en 2024, le COJO a ramené dans ses filets un premier gros poisson. Les organisateurs parisiens ont annoncé, jeudi 13 septembre en fin de journée, la signature d’un accord de partenariat avec le groupe bancaire BPCE.
Le contrat a été signé par Tony Estanguet, le président de Paris 2024, et Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE (photo ci-dessus). Son montant n’a pas été dévoilé. Il ne le sera pas. Tout juste sait-on que le groupe bancaire s’installe dans le premier chapeau du programme marketing de Paris 2024, réservé aux membres « premium ». Le haut du panier. Une catégorie où le ticket d’entrée est estimé entre 60 et 100 millions d’euros.
Derrière ses quatre lettres, le groupe BPCE cache un solide bataillon de grands noms de l’univers bancaire : Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Banque Palatine et Natixis. Il compte 31 millions de clients, 9 millions de sociétaires et 106.500 collaborateurs. Du lourd. BPCE est partenaire du comité olympique français depuis 2010. Précision: ce premier venu s’associe aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. La totale.
Dans une « note stratégique », dont FrancsJeux a eu connaissance, le COJO précise les termes et le contexte de ce premier contrat de partenariat, signé avant la date officielle du 1er janvier 2019, initialement établie par le CIO comme coup d’envoi de la course aux sponsors :
- La signature de ce premier partenariat Premium intervient exceptionnellement tôt dans la construction des Jeux de Paris 2024, quelques semaines seulement après la finalisation du Marketing Plan Agreement avec le Comité international olympique, et avant même le début de la période d’activation des droits marketing de Paris 2024 le 1er janvier 2019.
- Cet accord donne au groupe BPCE le droit à l’utilisation de la marque « Paris 2024 » sur le marché français à compter du 1er janvier 2019.
- Le groupe BPCE devient le premier acteur du programme national de partenariat Paris 2024 qui comprendra trois rangs : Partenaire Premium, Partenaire Officiel et Supporteur officiel.
- Il rejoint les entreprises du programme de marketing TOP du CIO. Ces entreprises disposent des droits marketing dans le monde entier.
- BPCE disposera d’un partenariat exclusif sur le secteur bancaire. Chaque partenariat signé sera différent et réalisé sur-mesure selon le terrain d’expression que les partenaires souhaitent privilégier.
Avec cette signature, Paris 2024 conserve un temps d’avance sur son tableau de marche. Jusqu’ici tout va bien, donc. Reste une question : pourquoi une telle précipitation à signer, et annoncer, un premier contrat de partenariat ? La réponse tient en un double message.
Primo, Paris 2024 souhaitait « secouer » le marché des potentiels partenaires. Les discussions ont été entamées très tôt. Elles ont été nombreuses. Le COJO a été approché par un nombre conséquent de grandes entreprises françaises. Mais, selon une source interne, une forme d’attentisme a parfois dominé les échanges. En annonçant un premier partenaire « premium », plusieurs mois avant la date présumée officielle, les organisateurs parisiens envoient un message clair à leurs interlocuteurs : pas de temps à perdre, les amis, le train s’élance.
En signant un premier contrat avec BPCE, Paris 2024 fait également savoir à ses partenaires de la candidature que leur position ne leur assure aucun privilège. Un autre géant du monde bancaire, BNP Paribas, avait accompagné l’équipe parisienne dans sa campagne pour l’obtention des Jeux. Il lui en avait coûté 2 millions d’euros. Une forme d’investissement, dans la perspective d’un accord plus durable avec les Jeux de 2024. A l’évidence, BNP Paribas n’a pas su transformer l’essai. BPCE lui a chipé la place. Le message est clair.