Vendredi 9 février 2018, en début de soirée, le Prince Albert de Monaco prendra place dans la tribune d’honneur du stade de PyeongChang pour la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver. Il en a l’habitude. Au moment du défilé des nations, il se lèvera d’un bond à l’annonce de l’entrée de la délégation monégasque. Il saluera longuement ses athlètes. Un rituel olympique.
Aux Jeux de PyeongChang, la Principauté de Monaco est représentée par 4 athlètes. Deux skieurs alpins, un tandem de bob à deux. La norme. En tête de liste, Alexandra Coletti. La doyenne de l’équipe, 34 ans depuis le mois d’août dernier, quatrième participation consécutive aux Jeux d’hiver. Elle n’ira pas plus loin, elle le sait et n’en fait pas mystère. « J’ai trente-quatre ans, je suis fière de ma carrière et j’espère que d’autres femmes vont s’engager pour Monaco dans les sports d’hiver », a-t-elle admis lors de la présentation de l’équipe olympique monégasque, à la fin du mois de janvier.
Son parcours s’est longtemps amusé à brouiller les pistes. Alexandra Coletti est née côté français, à la Colle-sur-Loup, un gros bourg posé à moins de 20 km de Nice. Enfant, elle découvre le ski sur le versant italien des Alpes. « Mon père étant italien, nous allions skier en famille à Limone, dans le Piémont, raconte-t-elle en 2015 à RTS. J’ai suivi toute la filière italienne d’accès au haut niveau, depuis le ski-club jusqu’à l’équipe nationale. Mais je suis monégasque. J’ai grandi en Principauté. Toute ma scolarité a été faite à Monaco. »
En 2001, elle pousse la porte de la Coupe du Monde de ski alpin, pour une première épreuve à Lenzerheide. Elle porte les couleurs de l’Italie. Quatre ans plus tard, la jeune femme fait le grand saut. Elle abandonne sa tenue italienne pour un équipement monégasque. « La structure est plus petite, reconnaît-elle. Mais je ne manque de rien. Je dois beaucoup au Prince Albert. Il finance ma carrière et suit mes résultat de près, tout comme ceux de mon frère, pilote automobile. »
A PyeongChang, Alexandra Coletti dispute ses 4èmes Jeux. A ce jour, son meilleur résultat reste une 19ème place au super-combiné de Vancouver, en 2010, où elle était porte-drapeau à la cérémonie d’ouverture. A Sotchi 2014, elle se jette dans la pente de la descente olympique avec l’ambition chevillée au corps. Mais elle ne verra jamais l’arrivée. Une violente chute renvoie par le fond ses espoirs d’un bon résultat. Son talon est salement amoché. Elle doit subir une opération et accepter la pose d’une plaque et 7 vis. « Le ski est un sport exigeant, résume-t-elle. Pour en accepter les risques, il ne faut pas être trop princesse« .