Par Sylvain Landa, directeur adjoint du think tank Sport et Citoyenneté
Le 13 septembre dernier, la ville de Paris a été désignée par le comité international olympique ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Le point d’orgue d’une intense campagne de candidature durant laquelle la qualité du dossier parisien aura été plusieurs fois soulignée.
Que ce soit en termes de vision des Jeux, d’héritage, d’excellence environnementale, d’engagement des athlètes ou encore de promotion de la marque, les stratégies menées par le comité de candidature ont permis au dossier parisien de se différencier de celui de son concurrent, Los Angeles, et ont contribué à ramener les Jeux à Paris, 100 ans tout juste après la dernière édition parisienne.
Certes, la décision du CIO de procéder à une attribution conjointe des éditions 2024/2028, et donc de retenir les deux dossiers en sa possession, a pu laisser penser à une victoire parisienne par défaut. De même, le coût de l’accueil d’un tel événement a posé – et pose encore – régulièrement question. Ces critiques posent la question de l’acceptation sociale de l’accueil des grands événements sportifs. Les retraits successifs de plusieurs candidatures, à la suite de référendums ou non, démontrent la réticence des populations sur ces sujets.
L’organisation des Jeux n’a de sens que si elle répond à un besoin sociétal et économique global, si elle est utile aux Parisiens, aux Franciliens et aux Français. Penser son héritage (même si le terme est aujourd’hui quelque peu galvaudé) est indispensable pour passer d’un projet sportif à un projet politique. Cet héritage, à la fois matériel (le devenir des sites et des infrastructures construits à l’occasion des Jeux) mais aussi et surtout immatériel (en termes d’éducation, de culture, de développement de la pratique sportive…) a été au cœur du projet parisien, et l’un de ses principaux atouts. Mais il nécessite d’être suivi suivi, pour transformer les promesses de campagne en réalité olympique.
Alors que s’ouvre la phase d’organisation des Jeux de Paris 2024, avec la mise en place du COJO et l’adoption de la loi olympique, comment ces stratégies vont-elles se matérialiser dans les années à venir ? Le COJO tiendra-t-il les engagements pris et répondra-t-il aux attentes, nombreuses, entourant le projet parisien ? Comment faire en sorte que les Jeux agissent comme un accélérateur sociétal et bénéficient à la société française dans son ensemble, avant, pendant et après 2024 ?
Toutes ces questions sont abordées dans un ouvrage collectif réalisé dans le cadre d’un projet pédagogique mené avec les étudiants du Mastère spécialisé en management des organisations de sport (MS MOS) d’Audencia Business School.
Il s’articule autour de huit entrées, comme autant de dimensions du dossier parisien. Chaque contribution est signée par un groupe d’étudiants du MS MOS qui, à l’issue d’un travail de recherche, se sont penchés sur les facteurs-clés de réussite du dossier et ont questionné la vision des Jeux proposée par la candidature parisienne.
Pour ces futurs cadres amenés à intervenir dans l’écosystème Sport, prendre la mesure des différentes dimensions d’une candidature olympique et des enjeux qui s’y réfèrent est primordial, dans la mesure où ces implications sociétales (l’augmentation du nombre de pratiquants, la place du sport et de l’activité physique dans les politiques publiques, l’innovation sociale, la gouvernance du sport, l’éducation, l’écoresponsabilité…) sont aujourd’hui inévitablement associées à tout projet sportif.
Pour notre think tank, impliqué durant la phase de candidature au sein du comité Sport et Société de Paris 2024, il s’agit de veiller avant tout à ce que les projets annoncés soient menés à bien. Les Jeux vont permettre d’aller plus vite sur un certain nombre de dossiers et de projets. Maximiser leur impact au profit de tous, avec une rigueur budgétaire indispensable à leur acceptation sociale : tel est le défi que se doit de relever le COJO ces prochaines années. Le plus dur commence, car les attentes nées d’un projet parisien de qualité sont (très) élevées.