Par tradition, les réunions du comité exécutif de la FIFA alimentent peu les débats et les conversations. Tout juste laissent-elles parfois filtrer quelques rumeurs. Il s’y passe sûrement des choses, sans doute passionnantes, mais rien ne filtre. La dernière en date, mercredi 20 et jeudi 21 mars, a fait exception. En deux jours, à Zurich, ses membres ont avancé des pions. Et l’ont fait savoir.
Première nouvelle : une éventuelle limitation de la durée du mandat de président de la FIFA, et la possibilité d’une limite d’âge pour être candidat au poste, devront être tranchées lors du congrès de l’institution internationale du football, prévu en mai à l’Ile Maurice. Joseph Blatter, aux commandes depuis 1998, a déjà fait savoir qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2015. Précision : le Suisse vient de fêter ses 77 ans.
Annoncé comme son successeur naturel et légitime, Michel Platini laisse planer le doute. Il a l’a dit cette semaine dans une interview accordée à un magazine allemand. « Je ne sais pas ce que je ferai », a-t-il assuré au bihebdomadaire Kicker. « J’y réfléchis depuis longtemps car tout le monde me pose la question. Le président Blatter a annoncé qu’il partait. Le poste sera donc libre. Pour qui? On va voir ça. »
A ce jour, aucun candidat ne s’est officiellement déclaré. Michel Platini, le favori, reste évasif. Jérôme Champagne, l’ancien secrétaire général adjoint de la FIFA, assurait en décembre dernier à l’AFP : « Je n’ai pas décidé que je serai candidat et je n’ai pas décidé que je ne le serai pas. » Enfin, un troisième Français, Jérôme Valcke, l’actuel secrétaire général, a lui aussi tenu à étouffer les rumeurs : « Les gens parlent beaucoup, parfois en mon nom, mais je n’ai jamais fait de déclaration pour dire que j’étais candidat. »
Autre « réforme » : le comité exécutif s’est prononcé pour que seuls les candidats ayant eu un rôle actif au moins les deux années précédentes dans une fédération de football puissent être éligibles au poste suprême. Un changement qui laisse la porte ouverte à l’ancien numéro 10 des Bleus, à la tête de l’UEFA depuis 2007.
Enfin, le prochain congrès de la FIFA devrait être marqué par une féminisation, certes timide, mais néanmoins très significative, de sa gouvernance. L’institution entend ouvrir son comité exécutif à trois dirigeantes : une femme sera élue et deux autres seront cooptées.