Coup bas ou saine concurrence ? Au troisième jour de la visite à Istanbul de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de 2020, une sévère bataille de chiffres met aux prises les candidatures japonaise et turque. L’équipe d’Istanbul 2020 étale les siens avec une application de bon élève. Normal : les experts olympiques séjournent chez elle, pour quatre longues journées. Son tour est donc venu de passer le grand oral. Et, pour cela, de se montrer sous son visage le plus radieux.
Ainsi a-t-on appris, lundi 25 mars, que le soutien de la population turque avait atteint 76% à l’issue de la dernière en date des enquêtes d’opinion. Un résultat encore plus éloquent pour la seule ville d’Istanbul, où 83% des habitants de la mégalopole se disent favorable à l’idée de recevoir les Jeux de 2020. Commentaire du ministre turc des sports, Suat Kilic : « Un tel résultat signifie que 11 millions de personnes veulent qu’une ville qui relie l’Est et l’Ouest accueille les JO. »
Hasan Arat, le président du comité de candidature, avance encore plus nettement ses pions : « Avec ces chiffres, la famille olympique peut être assurée que les sites seront remplis d’un public de connaisseurs, d’un public enthousiaste et de millions de consommateurs turcs, disposant de revenus en constante progression pour acheter des billets et des produits aux couleurs des JO et de ses sponsors ».
Au même moment, Tokyo a riposté en se servant des mêmes armes : les chiffres. Pressée de faire de l’ombre à la campagne turque, son équipe de candidature a sorti du chapeau un nouveau sondage, selon lequel le soutien de la population tokyoïte atteindrait désormais 77%. Un résultat en hausse de 7 points sur la dernière enquête, réalisée avant la visite de la commission d’évaluation du CIO, en début de mois. A croire que le spectacle d’une troupe de dirigeants et d’experts des questions olympiques visitant des stades vides a réveillé d’un coup l’enthousiasme du public.
Autre terrain de lutte entre les deux favoris dans la course aux Jeux : l’économie. Lundi 25 mars, un leader dans la communauté d’affaires turque a assuré le CIO de l’appui du secteur privé derrière la candidature d’Istanbul. Ali Koc, un membre du conseil du conglomérat Koc Holding, a affirmé que le milieu d’affaires du pays est prêt à « aider l’un des projets les plus importants de l’histoire de la Turquie ». Une annonce qui fait suite à la garantie, formulée en janvier dernier, d’une aide de 20 millions de dollars de la part de sept des plus grandes entreprises nationales, dont Koc Holding.
Simple hasard ? L’équipe de Tokyo 2020 a annoncé, le même jour, avoir obtenu l’accord d’un nouveau partenaire privé, le 17ème. Le constructeur automobile Toyota a rejoint une liste d’entreprises où émergent les noms d’Asics, Mizuno, Japan Airlines et Yahoo Japon.
Et Madrid, dans tout cela ? Très silencieux, les Espagnols…