L’avenir olympique de la lutte se jouera peut-être sur le terrain politique. Depuis sa menace d’exclusion des Jeux à partir de 2020, la discipline s’est découvert des soutiens de poids au plus haut niveau du pouvoir. En tête de liste, le président russe, Vladimir Poutine. Une série de soutiens dont ses pratiquants ignoraient jusque-là sûrement l’existence, habitués à évoluer dans une certaine indifférence médiatique.
Depuis quelques jours, la résistance s’organise également au Congrès américain. Un groupe de sénateurs a été constitué, sous la houlette du Démocrate Sherrod Brow (Ohio), pour tenter d’infléchir la position de la commission exécutive du CIO. Regroupant des élus démocrates aussi bien que républicains, il a écrit un courrier très officiel à Jacques Rogge dans l’espoir de le convaincre de reconsidérer la proposition d’exclure la lutte du programme des Jeux.
L’action de ces sénateurs est appuyée par un autre élu de poids sur la scène politique américaine, le Républicain Jim Jordan, lui aussi originaire de l’Ohio et membre de la Chambre des Représentants. Ancien champion de lutte dans ses années de lycéen puis d’étudiant, deux fois champion NCAA, Jim Jordan s’est dit résolu à peser de tout son poids pour soutenir le combat de la lutte.
Une cause perdue ? Pas sûr. Ces dernières semaines, la lutte s’organise un peu partout dans le monde. A Istanbul, le ministre des sports, Suat Kilic, a profité de la visite en Turquie de la commission d’évaluation du CIO pour répéter sa désapprobation, et celle de tout son pays, quant à la menace de l’institution olympique de retirer l’un des plus vieux sports du programme. Les Japonais en avaient fait de même plus tôt dans le mois. Un rare consensus.