Les choses sérieuses vont commencer sur le front du rugby européen. Le prochain week-end (6 et 7 avril) verra les huit dernières équipes encore en course pour disputer les quarts-de-finale de la H Cup. Trois françaises (Clermont, Toulon et Montpellier), trois anglaises (Saracens, Harlequins, Leicester) et deux irlandaises (Ulster et Munster). En jeu, un billet pour le dernier carré. Et l’espoir de succéder, le 18 mai prochain, à Leinster au palmarès d’une compétition créée en 1996.
Au-delà du prestige sportif, la première des compétitions européennes du rugby se révèle un redoutable moyen, pour les clubs les plus performants, de remplir leurs caisses. Selon le bi-hebdomadaire Midi Olympique, le H Cup constitue une manne financière souvent décisive. La preuve par les chiffres.
Billetterie. A elle seule, la phase de poule peut rapporter jusqu’à 2 millions d’euros de recettes supplémentaires, pour seulement trois rencontres jouées à domicile. En délocalisant son match face aux Saracens au stade de la Beaujoire, à Nantes, le Racing-Métro a réalisé un gain d’environ 500 000 €. En phase finale, la répartition des profits s’avère encore plus avantageuse. Le club qui reçoit peut percevoir 65% de la recette de la billetterie s’il délocalise dans une enceinte plus vaste. Un quart-de-finale peut donc rapporter, selon Midi Olympique, un bon million d’euros.
Télévision. Sans atteindre les scores du Tournoi des VI Nations, la H Cup se révèle un produit télévisuel très attractif. Une rencontre franco-anglaise attire souvent 2 à 3 millions de téléspectateurs devant France Télévisions, co-diffuseur de la compétition avec Canal +. En mettant bout à bout les différents contrats, l’ERC (European Rugby Cup) encaisse environ 40 millions d’euros en droits de retransmission.
Retombées. A l’image du football, le rugby ne pourrait plus se passer des rencontres européennes. En vertu d’un principe de répartition des recettes très favorable aux clubs français et anglais, la Ligne Nationale de Rugby (LNR) touche grâce à cette compétition un pactole d’environ 12 millions d’euros. Pour une équipe du haut de tableau, un parcours réussi en H Cup est synonyme d’un budget à la hausse. Un bonus que les uns et les autres estiment à plusieurs millions d’euros. Et pourtant, ironie de l’histoire, la loi Evin relative à la publicité sur les alcools et le tabac interdit, en France, de citer le nom du premier partenaire économique de l’épreuve, le brasseur néerlandais Heineken. Sa participation au budget de la H Cup s’élève à 40 millions d’euros annuels pour la période 2010-2014.