Les regards du mouvement olympique vont se tourner, la semaine prochaine, vers un lieu inattendu. Lima, capitale du Pérou, organise du 24 au 27 avril la 15ème Conférence mondiale du CIO sur le sport pour tous. Un rendez-vous sud-américain où il sera surtout question, pour les 900 officiels et entraîneurs présents, de débattre de santé, de fair-play et d’éducation. Le Sud-Africain Sam Ramsamy, président de la commission du sport pour tous au CIO, en explique à FrancsJeux les temps forts et les perspectives.
FrancsJeux : Que peut-on attendre de cette 15ème Conférence mondiale sur le sport pour tous ?
Sam Ramsamy : L’activité sportive a toujours été une priorité pour le CIO. Nous considérons qu’elle est cruciale pour l’être humain. Aujourd’hui, les maladies cardio-vasculaires constituent l’une des premières causes de décès dans le monde. En favorisant l’activité physique, le CIO a l’ambition de contribuer à réduire les risques d’accidents cardiaques. Mais nous cherchons aussi à transmettre aux plus jeunes les valeurs du sport, en priorité celle de fair-play. Les inciter à pratiquer une activité physique dans le respect de l’équité et sans tricher.
Quels seront les temps forts de cette 15ème Conférence mondiale du CIO ?
Le premier sera lié à la situation géographique de notre Conférence. Nous allons nous adresser aux populations du Pérou et d’Amérique du Sud pour leur expliquer les bienfaits d’une activité physique. Dans cette région, comme dans le reste du monde, travailler sur la base est fondamental, car il ne peut y avoir de haut niveau sans une politique de développement du sport pour tous. Par ailleurs, nous allons aussi insister à Lima sur le rôle que doivent jouer les fédérations internationales dans ce développement. Elles sont de plus en plus impliquées dans la pratique de masse, à l’image par exemple de celles de tennis de table et de taekwondo. Mais elles doivent continuer et insister dans cette voie.
Cette conférence sur le sport pour tous sera la quinzième. Avez-vous constaté un grand changement depuis les premières éditions ?
Nous sommes aujourd’hui plus concrets. Les premiers temps, nous avons insisté sur les travaux de recherche à mener sur la pratique du sport dans le monde. Aujourd’hui, nous transposons ces recherches dans la pratique. Nous ne voulons pas que l’impact du CIO se résume à des ouvrages qui dorment dans des bibliothèques.
Vous présidez la commission du CIO sur le sport pour tous. Pourquoi êtes-vous autant concerné par cette question ?
Parce que le sport a toujours été ma passion. J’ai été enseignant d’éducation physique, éducateur sportif et entraîneur. A ce titre, je considère depuis toujours que le corps doit accompagner l’esprit. Aujourd’hui, je suis préoccupé de voir la jeunesse passer autant de temps à l’intérieur, devant un ordinateur, et aussi peu à pratiquer une activité physique. Je n’ai rien contre les ordinateurs, mais développer son cerveau n’empêche pas de pratiquer un sport.
Le choix d’organiser cette conférence mondiale à Lima peut-il être interprété comme un signe supplémentaire de la volonté du CIO de s’ouvrir aux pays émergents ?
La santé par le sport concerne l’ensemble de la planète. Les problèmes d’obésité aussi. En venant au Pérou, nous voulons nous adresser à toutes les parties du monde. Mais nous allons aussi aider le gouvernement péruvien à développer la pratique du sport dans la société. Le Pérou possède aujourd’hui un régime politique stable. Ce régime veut s’appuyer sur le sport pour mettre en avant certaines valeurs. Nous allons l’y aider.
Verra-t-on bientôt une nouvelle candidature sud-américaine aux Jeux olympiques ?
Après Rio en 2016, pourquoi pas ?
Et une candidature africaine ?
Là aussi, pourquoi pas. Au CIO, nous l’espérons.