Le jeu des pronostics n’a jamais été aisé dans la course aux Jeux olympiques. Mais à quatre mois, à un jour près, du vote du CIO pour la ville hôte des JO de 2020, le vent semble tourner en faveur d’Istanbul. Un brise encore légère, mais assez sensible pour emporter avec elle une poignée d’illusions.
En début de semaine, deux signes ont confirmé la tendance. Le premier émane de la FIFA, acteur extérieur mais ô combien écouté du monde olympique. Sepp Blatter, son président, était en visite à Ankara, où il a été reçu par le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Au cours de la conversation, un sujet a été abordé, la Coupe du Monde FIFA des moins de 20 ans, prévue en Turquie du 21 juin au 13 juillet 2013. Le dirigeant politique en a vanté les atouts et l’organisation. Le patron du football mondial l’en a remercié et assuré qu’il le croyait sur paroles. Surtout, Sepp Blatter a établi une relation directe entre cet évènement planétaire et la candidature d’Istanbul pour les Jeux de 2020. Avec cet argument : « C’est la première compétition de la FIFA en Turquie et nos attentes sont très élevées. Nous sommes convaincus que l’évènement sera extraordinaire. J’ai encouragé le Premier ministre pour qu’il fasse en sorte que la Turquie utilise la Coupe du Monde U-20 comme vitrine internationale pour la candidature d’Istanbul aux Jeux de 2020. »
Sepp Blatter serait-il un supporteur de la Turquie dans la course aux JO ? Difficile de trancher. Mais la candidature d’Istanbul peut se féliciter des propos du président de la FIFA, par ailleurs membre du CIO.
Autre signe, venu cette fois de Tokyo : la mise en garde des dirigeants du mouvement olympique japonais contre les « erreurs de communication. » Tsunekazu Takeda, le président du Comité olympique japonais, a fortement recommandé à ses collègues de veiller à leurs propos, au cours des prochains mois. « Je vous encourage à respecter à la lettre les règles de la candidature et à éviter qu’un tel incident se reproduise », a martelé le dirigeant asiatique, en référence au dérapage verbal du Gouverneur de Tokyo, Naoki Inose, dans un récent entretien accordé au New York Times. L’homme politique y avait notamment critiqué les pays musulmans et ironisé sur la jeunesse de la population turque.
Chiharu Igaya, l’ancien vice-président du CIO (il en est depuis 2012 membre honoraire), a enfoncé le clou. « La politique et la religion sont des sujets délicats, a assuré l’ex skieur. Les 115 membres du CIO représentent sans doute 115 façons différentes de penser sur ces questions. A nous, maintenant, de faire notre possible pour que quelque chose de positif sorte de ce désastre. »
A Tokyo, on surveille ses paroles en craignant pour la suite. A Istanbul, on se frotte les mains. Mais au fait, que fait Madrid ?