Qui a dit que la lutte ne savait pas vivre avec son temps ? Le Congrès extraordinaire de la Fédération internationale de lutte (FILA) en a décoiffé plus d’un, ces deux derniers jours, à Moscou. Ses membres ont dépoussiéré leurs vieux règlements, sans crainte de bousculer les usages. Une opération qui ressemble à celle de la dernière chance pour un sport menacé de disparition du programme des Jeux olympiques d’été dès 2020.
Plusieurs changements ont été adopté par l’Assemblée générale de la FILA, tous visant à rendre la discipline plus moderne, accessible et spectaculaire. Les combats se dérouleront désormais en deux reprises de trois minutes, au lieu de trois de deux minutes. Les points seront cumulés et le vainqueur sera le lutteur ayant le plus grand nombre de points. Jusqu’à présent, était déclaré gagnant celui des deux combattants ayant remporté au moins deux des trois reprises.
Un tombé sera récompensé de 2 points au lieu d’un. Alors qu’auparavant un lutteur pouvait pousser son adversaire en dehors du tapis, ils seront désormais incités à y rester, afin de conserver au combat toute son intensité. Autre incitation à l’attaque: si un lutteur est jugé trop passif, l’arbitre aura la possibilité de lui accorder 30 secondes pour marquer, au-delà desquelles un point sera donné à l’adversaire s’il n’y est pas parvenu.
Signe de l’urgence de la situation, ces nouvelles règles adoptées en congrès extraordinaire entreront en vigueur immédiatement.
Commentaire de Nenad Lalovic, confirmé à l’unanimité lors du Congrès de Moscou dans son rôle de président par intérim de la FILA : « Maintenant, il est temps de bouger. Nous ne pouvions pas aller de l’avant sans ce plan. Nous avons fait ce qu’il fallait dans notre lutte pour demeurer au sein de la famille olympique. »
La FILA postulera le 29 mai à Saint-Pétersbourg pour une place au programme olympique de 2020, lors de la réunion du comité exécutif du CIO. Elle se retrouvera en concurrence avec sept autres sports candidats : le squash, l’escalade, le karaté, le wushu, le baseball/softball, le wakeboard et le roller. L’approbation du programme olympique de 2020 se fera lors de la session du CIO en septembre à Buenos Aires.
Forte de ces changements, la lutte se veut confiante pour son avenir olympique. « Si nous ne l’étions pas, nous n’irions pas à Saint-Pétersbourg », suggère le nouveau patron de la FILA. Selon des sources internes au CIO, la lutte serait en très bonne position, à égalité avec le squash et le karaté. Les auditions de la fin du mois de mai pourraient se révéler déterminantes.