La fin des rumeurs ? Certainement. Après plusieurs semaines de doutes, Nawal El Moutawakel a finalement tranché : elle ne se lancera pas dans la course à la présidence du CIO. A la différence de Sergueï Bubka, dont la candidature a été annoncée ce mardi à Saint-Pétersbourg. La Marocaine renonce. L’Ukrainien s’engage.
Pour Nawal El Moutawakel, la réponse est donc négative. L’ancienne championne olympique du 400 m haies, pressentie depuis plusieurs mois comme une possible candidate à la succession de Jacques Rogge, ne fera pas campagne. Elle l’a dit au site d’information économique marocain medias24.com : « Je suis évidemment honorée que certains membres du CIO puissent penser que j’ai les qualités requises pour occuper cette fonction. Après mûre réflexion, je pense que le moment n’est pas opportun. Pour l’instant, je prends plaisir à assumer les responsabilités qui me sont confiées par le CIO et je souhaite m’y consacrer totalement pour élargir mon expérience du mouvement olympique. Bien entendu, je serai à la disposition du prochain président du CIO pour l’aider dans ses lourdes responsabilités. »
Nawal El Moutawakel admet avoir hésité. Sa candidature aurait, à coup sûr, eu un certain poids dans une campagne plus serrée et indécise que jamais. La dirigeante marocaine, déjà vice-présidente de l’institution olympique, aurait été la seule femme de la course. Et l’unique représentante, à ce jour, du continent africain.
A l’inverse, Sergueï Bubka a sauté le pas. Un proche de l’ancien perchiste, toujours recordman du monde, l’avait confié en début de journée à l’oreille d’un reporter de l’agence Reuters à Saint-Pétersbourg, où se tient depuis lundi la convention de SportAccord. L’Ukrainien devait annoncer sa candidature plus tard dans la journée d’aujourd’hui. L’indiscrétion s’est révélée très fiable.
« Saint-Pétersbourg est le bon endroit pour annoncer ma candidature et démarrer une nouvelle direction dans ma vie », a déclaré le premier perchiste à avoir franchi la barre des 6 m, lors d’une conférence de presse dans la ville russe. C’est dans cette magnifique ville que ma carrière de perchiste professionnel a débuté il y a 30 ans », a ajouté l’Ukrainien, expliquant qu’il avait décroché là sa première qualification pour les championnats du monde d’athlétisme.
Influent et charismatique, habile et terriblement ambitieux, Sergueï Bubka jouera certainement un rôle majeur dans la campagne pour la présidence du CIO. Entré à la commission exécutive l’an passé, il a déjà réalisé un parcours express au sein de l’institution, brûlant les étapes depuis son élection à la commission des athlètes en 1996. Mais cet empressement à grimper vers le sommet pourrait le desservir, face à des rivaux plus anciens dans la maison.
A moins de deux semaines de la date limite de dépôt des candidatures, fixée par le CIO au lundi 10 juin, Sergueï Bubka a donc rejoint le parterre des cinq premiers postulants, Thomas Bach, Ng Ser Miang, CK Wu, Richard Carrion et Denis Oswald. Une liste qui ne devrait plus beaucoup bouger.