L’heure n’est plus aux effets d’annonce pour les six candidats à la présidence du CIO. La campagne a débuté. Et, avec elle, les premières prises de parole. Après le Suisse Denis Oswald, le plus prompt à dégainer son programme, l’Allemand Thomas Bach a ouvert à son tour sa boîte à idées. Il l’a fait depuis Berlin, par téléconférence. Et joué, d’emblée, la carte de la « flexibilité. »
Pour l’ancien médaillé en escrime aux Jeux de 1976, le mouvement olympique doit s’astreindre à un sérieux travail de souplesse. Thomas Bach propose de « maintenir un nombre limite d’athlètes et établir une autre limite pour le nombre d’installations permanentes. » Jusque-là, rien de très nouveau. Mais l’Allemand emboîte le pas de son rival suisse, Denis Oswald, en suggérant lui aussi de diviser le gâteau olympiques en parts plus étroites et plus ainsi plus nombreuses. «On pourrait ainsi étendre le nombre de disciplines, en ajouter des plus à la mode et plus attractives pour les jeunes», avance-t-il.
La souplesse, Thomas Bach aimerait également l’introduire dans le processus de candidatures pour les l’attribution des Jeux. Volontiers critique, le juriste allemand pose les pieds dans le plat. « Nous devons nous interroger sur le fait de savoir si nous exigeons beaucoup trop, trop tôt de la part des villes candidates. Nous organisons des séminaires, nous avons des questionnaires avec je ne sais pas combien d’interrogations, et nous nous retrouvons avec des dossiers qui se lisent de manière un peu similaire car ils répondent aux mêmes questions ».
Soit. Mais comment s’y prendre ? Comment réformer un processus jugé complexe, mais peu aisé à déplacer ? Thomas Bach répond, mais sans vraiment apporter de solution réellement concrète. Il imagine un système qui serait «une invitation à tous les pays pour qu’ils viennent avec leurs propres perceptions des Jeux et nous disent comment, en fonction de leurs traditions, de leur culture des Jeux, ils pourraient éventuellement les organiser.»
Plus précis, le candidat Bach souhaite aussi la création d’une chaîne olympique, qui diffuserait des compétitions de disciplines très variées, en ne négligeant pas les moins médiatisées. « Bon nombre de sports olympiques n’apparaissent pas à la télévision dans le monde. S’ils ne sont pas assez vus à la télévision et sur internet, ils vont perdre de plus en plus d’enfants et de jeunes sportifs. »
La campagne pour la succession de Jacques Rogge à la tête du CIO ne fait que commencer, mais elle s’annonce passionnante. Annoncée comme une bataille d’hommes, elle pourrait bien également se révéler être un débat d’idées.