Coupe des Confédérations ou pas, l’actualité n’est plus sur le terrain, au Brésil. Elle est descendue dans la rue. Mardi 18 juin, les manifestations contre les coûts très élevés de la prochaine Coupe du Monde de football ont rassemblé plus de 250.000 personnes dans les principales villes du pays. Les médias internationaux en font un large écho. Tout le monde le voit. Sauf Sepp Blatter.
Le président de la FIFA tient des propos très surprenants depuis le Brésil, où il posé ses malles depuis le début de la Coupe des Confédérations. Après avoir expliqué que « les gens se servent de la vitrine du football et de la présence de la presse internationale pour faire certaines réclamations », Sepp Blatter a assuré dans un quotidien brésilien que le « football est plus fort que l’insatisfaction des gens. » Puis, peu inspiré, il a prédit : « Nous avons un bon tournoi. Je suis sûr que les manifestations vont s’apaiser. Vous allez voir que le troisième jour de la compétition, cela va se calmer. »
Pas vraiment, en réalité. Mardi, plus de 10.000 jeunes marchaient dans les rues de Sao Paulo. Le mouvement de protestation ne montre pas de réels signes d’essoufflement. Il pourrait même s’intensifier, voire tourner à l’affrontement après l’annonce, ce mercredi, de l’envoi par le gouvernement de la Force nationale, un corps d’élite de la police, pour assurer la sécurité dans cinq des six villes de la Coupe des Confédérations. Une situation que les propos du président de la FIFA ont peu de chances d’atténuer, lorsqu’il déclare : « Le Brésil nous a demandé d’organiser le Mondial. Nous ne le leur avons pas imposé. » En clair, les Brésiliens voulaient l’évènement, qu’ils se débrouillent avec, la FIFA n’y est pour rien.
Dans les faits, Sepp Blatter n’a pas tort. Mais, au Brésil comme ailleurs, l’addition des plus grands évènements sportifs internationaux s’avère souvent salée pour les populations. Selon les derniers chiffres publiés par le gouvernement brésilien, la Coupe des Confédérations et le Mondial 2014 devraient coûter au moins 11 milliards d’euros, soit environ 57 euros pour chacun des 194 millions de Brésiliens. Pas vraiment anodin dans un pays où le salaire minimum, augmenté en début d’année, reste inférieur à 300 euros par mois.
— Publié le 19 juin 2013