Le rugby à VII aurait-il déjà gagné son pari ? Intronisé sport olympique à partir des Jeux de Rio, il dispute à partir d’aujourd’hui une Coupe du Monde mixte, hommes et femmes, dans un lieu hautement improbable : Moscou. Et, soyons honnêtes, tout porte à penser que l’évènement devrait confirmer la saine croissance d’une discipline longtemps tenue dans l’ombre.
Première illustration : la couverture médiatique. Bernard Lapasset, le président français de l’IRB (International Rugby Union), a étalé ses chiffres non sans fierté à la veille de l’ouverture. La Coupe du Monde 2013 bénéficie d’une exposition encore jamais atteinte. Et, disons-le, pas vraiment espérée : 29 chaînes de télévision internationales ont acquis les droits de la compétition, pour une diffusion en 19 langues susceptible de toucher 321 millions de foyers (le double de l’édition 2009) sur 152 territoires. La Coupe du Monde serait accessible en live pour la première fois au Brésil, en Russie et aux Pays-Bas. Sa couverture aux Etats-Unis sera plus large que jamais. Pas mal.
Autre signe : le niveau de participation. Et, plus encore, le nom du favori : la Nouvelle-Zélande. Lauréats pour la 11ème fois en 15 éditions du Circuit mondial cette saison, les All Blacks font figure d’épouvantail de la compétition. Les hommes de Sir Gordon Tietjens n’ont plus tenu le trophée à bout de bras depuis 2001. Une lacune qu’ils comptent bien combler au stade Loujniki, où la Coupe du Monde occupera le terrain pendant trois jours, du 28 au 30 juin.
Commentaire de Gordon Tietjens : « Cette Coupe du monde est la dernière avant les Jeux, donc Moscou va beaucoup nous servir dans notre tableau de marche pour être sûr d’arriver dans les meilleures conditions à Rio en 2016. » Dans trois ans, les All Blacks du rugby à VII devraient même être renforcés par quelques pointures de l’autre équipe nationale, la « vraie », celle du XV. Preuve que la discipline olympique a trouvé sa place dans la culture sportive de la Nouvelle-Zélande.
Démonstration supplémentaire que le monde du rugby à VII tourne dans le bon sens : Australie et Nouvelle-Zélande sont citées parmi les favorites pour le titre dans l’épreuve féminine. Les Australiennes détiennent le trophée. Mais les Néo-Zélandaises de Kayla McAlister, la soeur de Luke, ont décroché victoires en quatre étapes du Circuit mondial cette saison. Les pendules sont à l’heure, donc. Même si le nom du Kenya, un inconnu du rugby à XV, est cité parmi les outsiders, de la compétition masculine.
Enfin, les premiers ballons n’étaient pas encore joués à Moscou que, déjà, ont circulé les noms de plusieurs pays intéressés par l’organisation de la prochaine Coupe du Monde de rugby à VII, prévue en 2018. Les Etats-Unis prépareraient un dossier, avec l’idée de se servir de l’évènement pour populariser le rugby et même, qui sait, mettre sur pieds un championnat professionnel. Le Pays-de-Galles viserait également l’accueil de l’épreuve. Enfin, une candidature pourrait venir de Singapour, portée par un projet de complexe sportif futuriste, dont un stade flambant neuf de 55 000 places.