Les athlètes n’ont pas toujours le premier rôle au sein de l’institution olympique. A Singapour, le 6ème Forum international des athlètes du CIO, organisé du 27 au 29 juin, leur a donné la parole. Ils l’ont prise. Et tenté de se faire entendre.
En présence de Jacques Rogge, président du CIO, et accessoirement des six candidats à sa succession, les athlètes réunis dans la ville-état asiatique ont appelé à une meilleure communication entre les différentes composantes du mouvement sportif. Entre les divers services, mais aussi sur les médias sociaux, un univers où le CIO avance à peu feutrés et prudents. Jacques Rogge semble les avoir entendus, pour preuve ce commentaire : « Les olympiens sont des modèles influents, surtout auprès des jeunes. »
Les trois séances plénières du forum, et les séances parallèles, ont été consacrées à l’organisation des commissions des athlètes, leur structure actuelle et les meilleures pratiques en vigueur. Avec un point particulier sur la vie des athlètes pendant les Jeux, notamment les cérémonies d’ouverture et de clôture et le quotidien au village olympique.
Les résultats ? Il est trop tôt pour répondre. Claudia Bokel, la présidente de la commission des athlètes du C.I.O, et membre du bureau exécutif, a assuré que « les recommandations sont le résultat concret de débats vivants et constructifs. » Mais l’ensemble de ces recommandations sera présenté devant la commission exécutive du CIO avant d’être publié.
Le Forum de Singapour constituait une première pour les quatre nouveaux membres de la commission des athlètes du CIO, la Slovaque Danka Bartekova, l’Australien James Tomkins, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry et le Français Tony Estanguet. Une façon de les préparer à leur présentation très solennelle, devant leurs collèges de l’institution olympique, prévue le 3 juillet à Lausanne.
Comme souvent en pareille circonstance, le véritable enjeu du Forum se jouait en coulisses. Au centre des discussions, le choix de la ville des Jeux de 2020, celui du successeur de Jacques Rogge et, bien sûr, celui du sport appelé à entrer dans le programme olympique à partir de 2020. Un patient travail de lobbying que la Fédération internationale de lutte (FILA) avait choisie de confier à la Française Lise Legrand, médaillée olympique en 2004 à Athènes. Vice-présidente de la Fédération française, la jeune femme a déjà fait l’apprentissage de la politique olympique. Elle faisait partie de la délégation de la lutte appelée à défendre la survie de la discipline devant la commission exécutive du CIO, fin mai à Saint-Pétersbourg. Avec le succès que l’on sait.