Istanbul, Madrid et Tokyo ne sont pas les seules à se disputer les voix des membres du CIO. Une autre bataille à trois, moins visible, se joue actuellement au sein de l’institution olympique. Elle concerne la ville écossaise de Glasgow, la colombienne de Medellin et l’argentine de Buenos Aires. Trois candidates à l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) d’été en 2018. Le verdict doit être rendu jeudi 4 juillet, au deuxième jour de la session extraordinaire du CIO.
Qui peut l’emporter, pour succéder à Singapour en 2010 et Nankin 2014 ? Difficile de répondre. Mais il existe au moins un élément du dossier où la bataille semble très déséquilibrée : le budget. Buenos Aires y fait pâle figure. Avec seulement 79 millions d’euros à investir, la capitale argentine aura sans doute du mal à soutenir la comparaison. Medellín a promis un investissement de 129 millions d’euros. Mais la palme revient à la ville de Glasgow, forte d’une enveloppe de plus de 270 millions d’euros.
Pour le reste, Glasgow présente les plus solides garanties Elle doit accueillir pas moins de cinq événements internationaux entre 2013 et 2015. Et elle peut compter sur les soutiens très médiatiques de deux figures du sport britannique : Andy Murray, le tennisman médaillé d’or au J.O de Londres, et Sir Chris Hoy multiple médaillé olympique en cyclisme sur piste, venu à Lausanne dans les bagages du comité de candidature.
Medellín n’est pas en reste. Bien qu’elle ne dispose que de la moitié du budget de Glasgow, la ville colombienne propose un cadre unique. Située au cœur de la cordière des Andes, sa situation est son plus grand atout. De plus, elle possède déjà quelques infrastructures sportives. Côté soutien, du lourd, mais très politique : Juan Manuel Santos Calderon, le président de la République, présent à Lausanne. Plus anecdotique : Mariana Pajón, médailléé d’or au Jeux de Londres en BMX.
Buenos Aires semble traîner en queue de peloton. Début juin, elle avait dû réaffirmer son engagement dans la course au J.O.J, après la publication du rapport assez défavorable de la commission d’évaluation. La ville sud-américaine souffre également de la loi de l’alternance géographique, peu à son avantage par la présence des Jeux de Rio deux ans plus tôt.
En détails, les forces et les faiblesses de chacun des trois candidats :
Buenos Aires
Forces : Deuxième plus grande ville d’Amérique du Sud, elle bénéficie d’un climat plutôt tempéré, bien qu’humide en été. Grosse capacité d’accueil.
Faiblesses : Plus petit budget des trois villes candidates. Dossier peu abouti. Concurrence avec Rio 2016.
La cote de FrancsJeux : 10%
Glasgow
Forces : Un budget solide (près de 300 millions d’euros). Des équipements sportifs déjà construits. Capacité reconnue à organiser des grands évènements sportifs (cinq entre 2013 et 2015). Les soutiens de Chris Hoy et Andy Murray.
Faiblesses : Le climat écossais, souvent pluvieux. L’absence d’un soutien politique fort. La concurrence avec les Jeux de Londres, en 2012.
La cote de FrancsJeux : 50%
Medellín
Forces : Un budget très respectable (129 millions d’euros). Une situation géographique privilégiée. Le soutien du président colombien, Juan Manuel Santos Calderon, et de la plus roche banque du pays, la Bancolombia.
Faiblesses : Son inexpérience dans l’organisation d’évènements sportifs planétaires. La question de l’hébergement et des transports, encore très floue.
La cote de FrancsJeux : 40%
Par Théodore Heitz
theitz@francsjeux.com