La victoire n’est jamais acquise d’avance, dit-on. Même sans adversaire. La ville canadienne de Bromont, au Québec, vient d’en faire l’expérience. Seule en lice pour recevoir les Jeux Equestres Mondiaux en 2018, elle a vu son dossier finalement rejeté par la Fédération internationale. En cause : un montage financier trop flou et incertain pour offrir toutes les garanties budgétaires.
L’histoire a de quoi surprendre. Après de retrait de Vienne, en Autriche, Bromont restait seule candidate à l’organisation des JEM 2018, le plus vaste rassemblement mondial des sports équestres. L’affaire semblait donc pliée. Une équipe du comité de candidature s’est rendue à Lausanne, la semaine passée, pour y rencontrer les élus de la Fédération équestre internationale (FEI). Sans imaginer un autre scénario que celui d’une victoire.
Seul ennui, le dossier québécois s’est révélé incomplet sur un point, mais pas le moindre : le budget. Les Canadiens l’avait estimé à 70 millions de dollars, mais sans pouvoir présenter à la FEI un engagement formel des pouvoirs publics quant à leur participation financière. « Nous avions une promesse verbale de leur part, mais rien d’écrit », explique Roger Deslauriers, l’un des porteurs du projet. Le comité de candidature a multiplié les démarches, avec l’espoir d’obtenir une aide de 12 millions de dollars canadiens (environ 9 millions d’euros) du Québec, et la même somme du gouvernement canadien. En vain.
Résultat : une candidature rejetée. « La candidature de Bromont était très impressionnante sur tous les aspects techniques et ce fut très décevant, tant pour le comité de candidature que pour la FEI, que notre Bureau ne soit pas en mesure de confirmer l’attribution des Jeux équestres mondiaux 2018 aujourd’hui. Malheureusement, sans les confirmations financières requises, la FEI et le comité de candidature s’exposeraient à un risque financier trop important », a déclaré la présidente de la FEI, la Princesse Haya.
Conséquence : la FEI se trouve désormais face à une page blanche. Un nouvel appel à projets sera très prochainement lancé. Avec l’espoir de voir au moins deux pays se lancer dans l’aventure. Vienne, un moment tenté, mais forfait en janvier dernier, ne devrait pas en être. A l’inverse, Bromont devrait tenter une nouvelles fois sa chance. « Nous allons encore continuer à travailler pour obtenir ce soutien financier des autorités », a assuré Roger Deslauriers.
Pour rappel, les prochains Jeux Equestres Mondiaux se dérouleront en 2014 en Normandie. Les précédents avaient eu lieu en 2010 dans la ville américaine de Lexington, dans le Kentucky.
Photo : Rinaldo de Craen / FEI