La Russie semble n’avoir jamais autant aimé l’olympisme. A 213 jours de l’ouverture des Jeux de Sotchi, le pays observe les anneaux et ses valeurs avec un regard d’envie. Au point d’avoir créé en 2010 une Université internationale olympique, installée à Moscou. Son directeur, Lev Belousov, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Qu’enseigne-t-on à l’Université internationale olympique russe?
Lev Belousov: Notre programme principal est constitué d’un Master en administration du sport, conçu par des experts russes et étrangers. Il a été développé à partir de travaux et d’études sur l’organisation des Jeux olympiques. Dans ce cadre, nous travaillons depuis le tout début avec le comité d’organisation des Jeux de Sotchi 2014. Nous étudions tout le processus pour en faire un sujet d’enseignement.
A quels types de carrières se destinent les étudiants de votre université?
Par son contenu et par la qualité de ses intervenants, notre Master s’impose comme une porte ouverte sur le monde professionnel. En priorité, les grandes organisations sportives internationales. Mais il permet également aux étudiants de se constituer un réseau très dense de spécialistes du mouvement sportif.
Que représente aujourd’hui la notion d’olympisme pour les jeunes générations russes?
A l’approche des Jeux de Sotchi, le Comité olympique russe fait beaucoup pour la promotion des valeurs de l’olympisme, en portant un effort particulier sur les jeunes générations. Par exemple, notre université a participé au forum “ Les générations pour la paix” organisé deux fois à Sotchi. Un programme éducatif consacré aux Jeux est également développé à destination des écoles. Nous sommes un pays très multiculturel, où accueillir les J.O peut avoir un impact fort. Nous n’avons pas oublié les Jeux de Moscou en 1980. Même les plus jeunes connaissent la mascotte, le petit ours. J’espère que ceux de Sotchi auront la même portée émotionnelle.
Quel heritage les Jeux de Sotchi pourront-ils laisser à la Russie?
Tout d’abord, j’espère que tout ce qui est construit pour ces Jeux sera utilisé dans le futur. Les installations, surtout. Il était prévu que trois ou quatre d’entre elles soient démontées puis installées dans une autre région. Aujourd’hui, cela ne devrait plus concerner qu’un seul équipement. Dans les montagnes, les trois stations de Krasnaya Polyana ne feront plus qu’une. Avec bientôt un forfait de ski unique. On espère que les Russes qui vont aujourd’hui skier dans les Alpes penseront plutôt à aller à Sotchi.
La Russie doit-elle envisager une candidature pour les Jeux d’été ?
Pourquoi pas ? Nous entamons une décennie de très grands évènements, avec les Universiades à Kazan, les championnats du monde d’athlétisme à Moscou, les Jeux de Sotchi, les Mondiaux de hockey-sur-glace, la Coupe du Monde de football… Nous sommes en train d’acquérir une grande expérience et de construire toutes les infrastructures.
Que pensez-vous de la prochaine désignation de la ville des Jeux de 2020 et de l’élection à la présidence du CIO ?
Je peux seulement vous dire que les six candidats à la présidence du CIO sont tous de grande qualité et connaissent très bien la famille olympique. On pourrait dire la même chose des villes candidates aux Jeux de 2020. Bien sûr, les manifestations populaires et les heurts entre manifestants et forces de police ne contribuent pas vraiment à rendre Istanbul plus attractive. Mais elle n’en reste pas moins à mes yeux une ville merveilleuse.