Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Une délégation de cinq personnes du Conseil de l’Europe, conduite par l’ancienne ministre luxembourgeoise, Anne Brasseur, a fait le voyage vers Zurich, mardi 16 juillet, pour se rendre au siège de la FIFA. Son objectif : en découvrir un peu plus sur les affaires de corruption qui ont secoué l’instance internationale du football. Et, au passage, vérifier sur place la réalité des réformes engagées pour assurer une meilleure gouvernance.
La rencontre s’annonçait électrique. D’un côté de la table, Anne Brasseur et quatre autres membres de la sous-commission ad hoc du Conseil de l’Europe sur la réforme du football international (le Français André Schneider, les Suisses Andreas Gross et Maximilian Reimann, l’Ecossais Michael Connarty). De l’autre, Sepp Blatter, le président de la FIFA, flanqué de son secrétaire général adjoint, Markus Kattner, du directeur des services juridiques, Marco Villiger, et du directeur de la communication, Walter de Gregorio. Que du beau monde.
La réunion a duré quatre heures. Pour finalement accoucher d’une belle photo de groupe, de mines réjouies et d’un compte-rendu sans la moindre faute de goût. « En y allant, je me disais qu’il y avait une chape de plomb, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait une chape de plomb », a estimé Anne Brasseur, présidente de la dite commission, avant de se dire « agréablement surprise. » La luxembourgeoise a assuré qu’il n’y avait eu aucun sujet tabou, même si toutes les réponses n’avaient pas pu être apportées dans le cadre forcément réducteur. Tout juste a-t-elle reconnu, presque du bout des lèvres, que la « Fifa est consciente que beaucoup a été accompli depuis 2011, mais qu’ils sont encore loin d’avoir tout réussi. Il y a encore des points à élucider. »
Sepp Blatter, de son côté, a usé du même ton enjoué pour qualifier cette réunion de « moment historique. » En insistant, via un communiqué : « J’ai beaucoup apprécié l’esprit de dialogue dont notre rencontre a été empreinte. Je me réjouis par avance de collaborer plus encore avec le Conseil de l’Europe. »
En se serrant chaleureusement les mains, avant de poser sous un soleil de plomb pour la photo officielle, les deux parties ont convenu de se réunir régulièrement, à l’avenir, afin de « perpétuer le dialogue. » A en juger par cette première rencontre, il semble peu probable que ces aimables échanges de point de vue accouchent de la moindre révélation sur les usages et le fonctionnement de la plus riche des fédérations sportives internationales.