Gagner ou perdre une élection olympique se joue parfois à quelques détails. Le nombre, et surtout l’identité, des sportifs associés à une candidature en est un. Jamais décisif, mais pas pour autant anodin. Dans la bataille pour les Jeux de 2020, les trois villes en course, Istanbul, Madrid et Tokyo, ont adopté une stratégie différente. Revue de détails et analyse.
Ils soutiennent Istanbul. Un grand nom des Jeux, l’Australien Ian Thorpe, quintuple champion olympique de natation, en 2000 et 2004, aujourd’hui retraité des bassins. Et deux figures du football, les Ivoiriens Didier Drogba et Emmanuel Eboué, tous les deux des « locaux », puisque réunis sous le maillot de Galatasaray, à Istanbul. Un choix très éclectique, avec un effet double : l’Australien et les deux Ivoiriens appartiennent à deux continents non représentés dans cette course aux Jeux d’été. En les sollicitant, Istanbul 2020 peut séduire les votants océaniens et africains. Pas bête. Mais l’ex nageur a manifesté lui-même, avant de rejoindre formellement la candidature, son envie de s’associer à Istanbul 2020.
Ils soutiennent Madrid. La capitale espagnole innove en jouant la carte nationale. Leur comité de soutien compte 40 champions ibériques, 20 hommes et 20 femmes. En tête de rayon, Rafael Nadal. « Je pense que notre tour est venu », a assuré « Rafa ». Les autres sont moins connus, mais représentent la jeune génération du sport espagnol, susceptible de s’illustrer en 2020. Citons, en vrac, Joel Gonzales Bonilla, champion olympique de taekwondo en 2012, Alfonso Cabello Llamas, champion paralympique de cyclisme sur piste à Londres, Johnatan Alonso Flete, sélectionné en boxe aux Jeux de 2012, Michelle Alonso Morales, médaillée d’or paralympique du 100 m brasse, ou encore Mario Mola, 19ème en triathlon aux J.O de 2012. Le choix de la diversité. Pourquoi pas.
Ils soutiennent Tokyo. Une tête d’affiche, universelle mais pas forcément très appréciée : Carl Lewis. « Je suis pour le progrès, je crois dans la haute technologie, le public a envie d’équipements ultramodernes », a déclaré King Carl, assurant que la capitale japonaise représentait le plus sûr choix pour cette plongée dans le monde de demain. Pour le reste, Tokyo 2020 se sert des produits locaux, avec une certaine préférence pour les femmes : l’ancienne nageuse Ai Shibata, médaillée d’or du 800 m aux Jeux de 2004, Homare Sawa, la plus capée des joueuses de football du Japon, championne du monde en 2011, Takayuki Suzuki, double médaillé de bronze en natation aux Jeux paralympiques de Londres. Classique.