Une année s’est écoulée depuis la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres. Dans la capitale anglaise, l’anniversaire est célébré de la plus naturelle des façons, avec un meeting d’athlétisme de la Ligue de Diamant, les « Sainsbury’s Anniversary Games », étalé sur deux jours, les 26 et 27 juillet. Une double réunion organisée dans le stade des derniers JO. Mais, douze mois après la fête, que reste-t-il de l’événement olympique ? Beaucoup. Et peu à la fois.
Les infrastructures. Le stade olympique n’a servi qu’une seule fois, depuis la fin des Jeux paralympiques, pour un concert de Bruce Springsteen. Loué au club de football de West Ham, contre un loyer annuel de 2 millions de livres, il sera transformé pour coller aux exigences de la Premier League, mais ne devrait pas recevoir son premier match avant 2015. Il conservera sa piste, où se dérouleront les Mondiaux d’athlétisme en 2017. La Basketball Arena, censée être découpée et vendue à l’étranger, n’a toujours pas trouvé preneur. Elle serait pourtant bradée pour 2,9 millions d’euros, plus le coût du transport et du montage. Le projet d’un musée olympique a été repoussé, faute de budget.
Les retombées économiques. Les Jeux de Londres auront coûté 11,5 milliards d’euros aux contribuables. Selon le dernier rapport du gouvernement, leur impact sur l’économie britannique se est déjà estimé à 11,4 milliards d’euros. Un résultat qui devrait encore augmenter au cours des cinq ou dix prochaines années. Selon Boris Johnson, le maire de Londres, les Jeux auraient fait gagner 70 ans à la capitale en termes de développement. Ils ont également créé plus de 30 000 emplois directs ou indirects. Mais le quartier de Stratford, où se dresse le parc olympique, prochainement renommé « Queen Elizabeth Olympic Park », reste dominé par un taux de chômage élevé et une forte insécurité. Dans l’est de Londres, les loyers flambent, avec une hausse moyenne de 19%, contre 13% dans le reste de la capitale.
Les retombées sportives. Elles se révèlent contrastées. Selon Sport England, les Jeux de 2012 ont eu un impact spectaculaire sur la pratique sportive. Au dernier pointage, 15,3 millions de personnes âgées de plus de 16 ans avouent faire du sport au moins une fois par semaine, soit une augmentation de 1.3 millions par rapport à 2006. Mais le phénomène se tasse, surtout chez les 16-25 ans. Au sommet de la pyramide, les héros britanniques des Jeux connaissent des fortunes diverses. Jessica Ennis, sacrée à l’heptathlon, peine à soigner une blessure au tendon d’Achille. Greg Rutherford, vainqueur du saut en longueur, se fait discret. Mais Mo Farah, titré sur 5 et 10 000 m, vient de battre le record d’Europe du 1500 m. Anthony Joshua, champion olympique de boxe chez les poids lourds, passe professionnel. Mais Chris Hoy, le pistard le plus titré du sport britannique, a pris sa retraite. Et Bradley Wiggins, vainqueur de l’épreuve du contre-la-montre, vit désormais dans l’ombre de Christopher Froome. Pas de doute, en revanche, pour Andy Murray. Vainqueur du simple messieurs aux Jeux de Londres, le tennisman écossais ne touche plus terre depuis sa médaille d’or : il a remporté son premier tournoi du Grand chelem à l’US Open 2012, puis récidivé en début de mois sur le gazon de Wimbledon.