Candidatures

Dans un mois les Jeux seront faits…

— Publié le 7 août 2013

… Mais aujourd’hui, le paysage olympique reste très flou. A un mois pile du vote de l’Assemblée générale du CIO pour la ville-hôte des Jeux de 2020, prévu le 7 septembre à Buenos Aires, la bataille à trois entre Istanbul, Madrid et Tokyo semble toujours aussi indécise. Et un même nuage de fumée entoure les deux autres scrutins, organisés les jours suivants dans la capitale argentine, pour le nouveau sport du programme olympique et pour la présidence du CIO. A l’attaque du dernier tour, FrancsJeux fait le point sur la position dans la course des nombreux prétendants.

Jeux olympiques d’été de 2020. Des trois scrutins à l’ordre du jour de l’Assemblée générale du CIO, le choix de la ville des Jeux de 2020 reste le plus indécis. Longtemps à la traîne, Madrid a refait son retard à la faveur de la visite de la commission d’évaluation. L’Espagne reste proche de la faillite, mais les experts olympiques ont jugé que les problèmes économiques actuels du pays n’étaient pas de nature à empêcher sa capitale d’organiser des Jeux dans plus de sept ans. Pas faux.

Istanbul a eu les faveurs des pronostics jusqu’au soulèvement populaire du printemps. Depuis, sa cote a baissé de quelques points. Et les nombreuses affaires de dopage dans le sport turc n’ont rien arrangé. Mais la capitale turque continue à répéter que sa candidature reste, de loin, la plus chargée de sens et d’avenir. Un nouveau monde à conquérir pour l’olympisme, un pont entre deux continents. C’est vrai.

Tokyo a toujours été bien placé. Et le reste. Choisir le Japon serait, pour le CIO, un gage de sécurité, en termes économiques, sportifs et pour la délicate question des transports. Mais la candidature asiatique peine à donner à son dossier une dimension historique, voire symbolique. Et il plane toujours au-dessus du Japon le fantôme de Fukushima.

Nouveau sport au programme olympique. Le CIO n’étant plus à une contradiction près, faire revenir la lutte aux Jeux de 2020 après l’avoir exclue apparaît aujourd’hui comme le scénario le plus probable. Pris par surprise par la décision de la commission exécutive de l’institution olympique de le proposer à l’exclusion, le sport a su réagir. Sa Fédération internationale, la FILA, a changé les règles de la disciplines et su actionner tous les leviers. A commencer par celui d’une mobilisation mondiale au-dessus des espérances. La lutte n’a jamais été aussi populaire. Elle s’est même découvert des soutiens dont elle ignorait l’existence.

Le baseball et le softball terminent la course au sprint. Désormais associés dans une Fédération internationale commune (WBSC), les deux disciplines s’activement pour démontrer la popularité de leur pratique, son universalité (65 millions de joueurs) et leur jeunesse. Mais on peut se demander quelle logique pourrait pousser le CIO à les remettre dans le jeu après les en avoir sortis, baseball et softball ayant été sports olympiques jusqu’à Pékin en 2008.

Candidat historique, et somme toute assez naturel, le squash a mené une campagne plus discrète, au moins sur le plan médiatique. La discipline semble manquer d’appuis hauts placés. Mais aborder la dernière droite en position d’outsider n’a jamais été un handicap avec le CIO.

Avantage à la lutte.

Présidence du CIO. Fin juillet, Thomas Bach semblait imbattable. Il se disait même, dans les couloirs du CIO, que l’Allemand pourrait régler l’affaire au premier tour de scrutin. Depuis, l’affaire du rapport sur le dopage dans l’ex Allemagne de l’Ouest lui fait l’effet d’un poil à gratter. Une ancienne sauteuse en longueur de la RFA, Heidi Schüller, l’a même directement critiqué dans un journal bavarois. Elle assure que Thomas Bach, en sa qualité de président du comité olympique allemand, était au courant depuis longtemps de la politique de dopage menée pendant des années en RFA, mais que sa position de candidat à la présidence du CIO l’avait conduit à garder le silence. Gênant.

Il n’empêche, l’Allemand reste le favori. Un statut d’autant plus logique que la campagne à la succession de Jacques Rogge n’a, pour l’instant, permis à aucun de ses cinq rivaux (Richard Carrion, Ng Ser Miang, Sergueï Bubka, Denis Oswald et CK Wu), de sortir réellement du lot.