Un seul homme peut-il changer l’allure des Jeux olympiques ? Ng Ser Miang, le candidat singapourien à la présidence du CIO, le croit. Et il le dit. Son objectif, s’il est élu le 10 septembre par ses pairs de l’institution olympique : réduire le taille, et plus encore le coût, des Jeux.
L’Asiatique l’avait expliqué à FrancsJeux, lors d’une interview mise en ligne le 18 juillet dernier. Il l’a répété et confirmé en début de semaine à l’agence Reuters : « Il est temps pour nous (au CIO), de nous pencher sur la taille, le coût, l’ampleur et la complexité des Jeux. » Une réflexion que Ng Ser Miang entend pousser jusqu’au processus même de candidature des villes, pour en réduire le coût. « Nous devons réfléchir à rendre une candidature plus abordable et plus respectueuse des villes elles-mêmes. »
Le discours n’est pas nouveau. Il n’est pas réellement original. L’Allemand Thomas Bach, un autre candidat à la succession de Jacques Rogge, considéré par beaucoup comme le favori de la course, prône lui aussi un retour à plus de mesure. Mais Ng Ser Miang en fait sa priorité.
Problème: comment réduire la taille des Jeux alors que la file d’attente des sports pour y entrer ne cesse de s’allonger ? Golf et rugby à 7 seront introduits à Rio en 2016 dans le décor olympique. Lutte, baseball/softball ou karaté y seront invités quatre ans plus tard. Le Singapourien a son idée : diminuer le nombre de disciplines dans chaque sport. En clair, procéder à une forme de tri sélectif, en exigeant des fédérations internationales qu’elles coupent dans leur propre programme. Elémentaire.
Autre idée de Ng Ser Miang : utiliser les Jeux olympiques de la Jeunesse comme une sorte de laboratoire pour les sports candidats au label olympique. Pour avoir organisé la première version de cet événement, à Singapour en 2010, l’ex Chinois en connaît les attraits et le modèle. Et il entend bien, s’il est élu, jouer à fond la carte de la jeunesse et de l’innovation.
Selon lui, il serait moins coûteux de tester les futures disciplines olympiques dans le contexte plus ouvert des Jeux de la Jeunesse, plus que lors de campagnes de lobbying interminables et dispendieuses. « A Singapour, en 2010, nous avons ainsi pu essayer le basket à 3 contre 3 et la formule d’équipes mixtes dans certaines disciplines », explique-t-il.
Ses rivaux sont prévenus : Ng Ser Miang ne brigue pas seulement le siège présidentiel pour son ego ou sa carte de visite. L’ancien diplomate veut changer l’avenir des Jeux. Plus petits, moins chers, mais toujours plus forts.