Le sort olympique de la lutte va se jouer le 8 septembre à Buenos Aires. Le CIO doit décider, pendant une Assemblée générale plus chargée que jamais, s’il conserve la discipline dans le programme des Jeux à partir de 2020, ou s’il lui préfère le squash ou le baseball/softball. A dix jours du vote, le président de la Fédération française de lutte, Alain Bertholom, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : A dix jours de la date fatidique, la lutte est-elle en bonne position pour conserver sa place dans le programme olympique ?
Alain Bertholom : C’est difficile à dire. Je suis d’un naturel optimiste, donc j’y crois. Mais beaucoup de paramètres vont intervenir dans le choix du CIO. Je pense notamment à l’autre élection, celle qui concerne la présidence du Comité international olympique Il peut y avoir une forme de package, des alliances entre pays. Le contexte reste très tendu, rien n’est gagné.
La Fédération internationale de lutte (FILA) a-t-elle prévu un « plan » pour jouer son va-tout au cours des derniers jours précédant le vote, à Buenos Aires ?
Une délégation de la FILA est sur place. Elle est composée d’une dizaine de personnes. Parmi elles, l’une de nos anciennes lutteuses, Lise Legrand, médaillée de bronze aux Jeux d’Athènes en 2004. Nos représentants vont faire du lobbying, bien sûr, mais ils vont surtout mettre à profit ces derniers jours pour expliquer aux membres du CIO les efforts qui ont été faits pour améliorer notre sport, le moderniser et le rendre plus attractif.
Au cours de ces derniers mois, quelles actions concrètes ont-elles été entreprises par la lutte française pour participer à la sauvegarde de la discipline ?
Nous sommes allés à la rencontre du public, notamment à Paris et à Besançon. Nous avons aussi initié une pétition, qui a recueilli environ 90 000 signatures. Un chiffre très respectable dans un pays où la lutte n’a pas l’audience qu’elle peut rencontrer aux Etats-Unis, par exemple. Si la lutte venait à ne plus être olympique, ce serait pour nous, en France, comme une petite mort. Nous perdrions des subventions et des soutiens.