CK Wu, le président de la Fédération internationale de boxe (AIBA), compte parmi les six candidats à la succession de Jacques Rogge à la tête du CIO. A quelques jours du vote, le Taïwanais a partagé ses idées et sa vision avec FrancsJeux. Interview.
FrancsJeux : Quelle est votre vision de l’olympisme ?
CK Wu : Le fondement de ma candidature repose sur la vision d’un CIO et d’un mouvement olympique qui iraient plus loin que l’olympisme. Le CIO et les Jeux ont une capacité à jouer un rôle dans la société bien supérieure à n’importe quelle autre organisation dans le monde.
Que voulez-vous dire par l’idée d’aller « plus loin que l’olympisme » ?
L’une des premières responsabilités du prochain président sera de faire en sorte que le CIO poursuive et développe un rôle actif dans le processus de paix et dans le mouvement humanitaire. Quand je parle d’aller « plus loin que l’olympisme », je veux dire que notre organisation doit impérativement mieux partager ses ressources financières, sa puissance marketing et les talents que compte la famille olympique. Cela implique de mettre en place des relations plus fortes entre le président et les membres du CIO.
Si vous étiez élu, le 10 septembre, quel genre de président seriez-vous ?
Notre prochain président devra être un leader capable d’harmoniser les relations entre les membres, leur déléguer une grande part de responsabilités et les accompagner dans leur idéal olympique. Il devra aussi les encourager à représenter le CIO dans leur propre pays.
Comment imaginez-vous l’avenir des Jeux olympiques de la Jeunesse ?
Les Jeux olympiques de la Jeunesse constituent une part importante de notre avenir. Mais je crois qu’il serait utile d’abaisser l’âge minimum d’accès à l’événement pour les participants. Il faudrait également créer une synergie plus forte entre les JOJ et les Jeux olympiques. Dans ce sens, je propose que les Jeux olympiques de la Jeunesse soient organisés dans les mêmes villes et les sur les mêmes installations que les Jeux olympiques.
Comment souhaitez-vous faire évoluer le programme olympique ?
Tous les sports présents aux Jeux de Londres en 2012 et à ceux de Sotchi en 2014 doivent être protégés, car ils appartiennent à l’histoire de notre mouvement.
Mais comment le CIO pourrait, dans ce cas, faire entrer de nouveaux sports ?
Nous pourrions envisager d’inclure des « sports de démonstration », proposés par les comités d’organisation des Jeux.
Comment maîtriser la taille et le coût des Jeux ?
Je propose que, désormais, au moins la moitié des installations olympiques soient temporaires ou démontables. Ces installations seraient développées en accord avec les fédérations internationales, notamment pour toutes celles qui ne réclament pas d’aménagements techniques.
Quel rôle le prochain président devra-t-il jouer pour amener les Jeux olympiques dans des régions du monde jusque-là inexplorées, comme l’Afrique et le Moyen-Orient ?
Un rôle majeur. Il devra contribuer à ce que les valeurs de l’olympisme soient partagées dans toutes les régions du monde. Je suis personnellement favorable à des Jeux en Afrique. Ce continent incarne l’avenir. Nous devons l’aider à se développer, et je suis convaincu qu’accorder les Jeux en Afrique pourrait largement y contribuer.
Faut-il revenir au principe de visite des villes candidates par tous les membres du CIO ?
Je propose que les membres du CIO visitent les villes candidates en groupes, avec des représentants des fédérations internationales et des comités olympiques nationaux. Ces visites pourraient avoir lieu 3 ou 4 mois avant le vote. Et elles seraient financées par le CIO.
Si vous l’emportez, le 10 septembre, quelle empreinte aimeriez-vous laisser sur le mouvement olympique ?
Je crois que le CIO, après ma présidence, serait encore plus fort, que sa position serait renforcée dans le monde et qu’il serait plus actif dans le processus de paix. Au sein même de notre organisation, le pouvoir serait mieux partagé entre le président et les membres. Enfin, je dirais même surtout, j’espère être le premier président qui apportera les Jeux à l’Afrique.