Le sport français a souvent été avare de consensus. Mais un sujet, au moins, rassemble à peu près tout le monde, aux différents étages du pouvoir: la candidature de Paris aux Jeux de 2024. La question était régulièrement posée avant la session du CIO à Buenos Aires. Elle l’a été pendant. Elle l’est toujours autant depuis. Mais, à chaque fois, la réponse se révèle identique: il est urgent d’attendre.
La dernière à s’exprimer sur le sujet: Valérie Fourneyron. La ministre des Sports, présente à Buenos Aires, s’est servie des mêmes mots pour dire la même chose: la question d’une éventuelle candidature française pour les Jeux olympiques de 2024 est « particulièrement prématurée. » Interrogée par l’AFP, elle a pris soin de ne surtout pas risquer le moindre pari sur l’avenir, se contentant d’assurer que même s’il est » vrai que la règle tacite de l’alternance continentale avec l’attribution des Jeux de 2020 à Tokyo ouvre pour un autre continent ceux de 2024, il faut être clair: il est particulièrement prématuré de dire que la France sera candidate en 2024. »
Un consensus, donc, pour jouer la sagesse et l’attentisme. Bernard Lapasset, le patron du nouveau Conseil français du sport international (CFSI), l’avait expliqué clairement avant de s’envoler pour la session du CIO en Argentine: « A Buenos Aires, nous allons essayer de voir plus loin que le seul nom de la ville gagnante. Nous allons étudier les résultats des deux autres cités candidates, car il est toujours très enrichissant de voir qui a voté pour qui. Les scores d’une élection envoient souvent un signal sur ce qui peut se produire lors de l’élection suivante. »
Le succès assez large de Tokyo devant Istanbul, associé au résultat décevant de Madrid, est-il de nature à préfigurer le scrutin du mois de septembre 2017, où sera décidée la ville des Jeux de 2024? Difficile à dire. Mais une chose est sûre: le discours français n’a pas changé. Tony Estanguet, nouveau membre français du CIO, appelé à voter pour la première fois samedi dernier, s’est montré tout aussi évasif. « Il faut regarder, étudier et réfléchir », a plaidé l’ancien champion olympique en sortant de la salle où se déroulait le vote.
» Une candidature aux Jeux, ce n’est pas qu’une candidature technique d’équipements et de sites de compétition, c’est aussi (la question de) l’acceptation sociale, le projet pour la nation. Il faut une envie collective, argumente Valérie Fourneyron. Avant de nous déterminer sur une candidature, nous aurons analysé l’ensemble des ces aspects. »
Iront-ils ou n’iront-ils pas? « La seule date que j’ai en tête est celle de septembre 2015 », résume Bernard Lapasset en référence à la période fixée par le CIO pour le dépôt officiel des candidatures pour les Jeux de 2024. Paris et la France ont donc deux ans pour « réfléchir, étudier et analyser. » Ils devront le faire en méditant le propos de Denis Oswald, candidat malheureux à la présidence de CIO, lors d’une interview à FrancsJeux: « Paris ne peut pas se permettre un nouvel échec. »