Clap de fin sur les 7èmes Jeux de la Francophonie. L’édition 2013 baisse son rideau ce dimanche 15 septembre, par une cérémonie de clôture au stade Charles Ehrmann de Nice. Clément Duhaime, l’administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en dresse un premier bilan. Interview.
FrancsJeux : Quelle impression vous ont laissée ces 7èmes Jeux de la Francophonie ?
Clément Duhaime : Le bilan est très positif. Après Niamey en 2005 et Beyrouth en 2009, l’événement confirme sa montée en puissance. A Nice, la participation a atteint 54 pays. Un record. La qualité des jurys n’a jamais été aussi élevée, nous avons été chercher les meilleurs. Et les Fédérations internationales des sports concernés jouent aujourd’hui pleinement le jeu. D’une édition à l’autre, le sport et la culture occupent différemment le terrain. A Nice, il semble que les Jeux de la Francophonie aient connu un succès plus évident dans les épreuves culturelles, grâce notamment à certaines nouveautés, comme le hip hop, les marionnettes géantes et l’écologie.
Que représente aujourd’hui la francophonie du sport ?
Un lieu d’excellence et de rencontre. Les Jeux de la Francophonie constituent un événement à part, où se mélangent sport et culture, comme à l’origine des Jeux olympiques. Nous devons conserver cette dualité car elle fait l’originalité de la manifestation. Ces Jeux servent aussi de tremplin pour les jeunes sportifs. David Douillet par exemple, y a fait ses premières armes, bien avant de devenir champion olympique de judo. Mais nous devons garder à ces Jeux leur esprit festif, sans tomber dans le gigantisme. Ils doivent conserver une dimension humaine.
La participation n’augmentera donc plus ?
Non, je crois que nous avons fait le plein. A Beyrouth, 40 pays étaient présents. Ils ont été 54 à Nice. Mais je précise que nous ne faisons pas de distinction entre les pays membres de l’OIF et les pays observateurs. Ils sont tous invités.
Existe-t-il encore aujourd’hui un réseau francophone dans le sport international ?
Oui. Il est même de mieux en mieux organisé. En 2009, nous avons décidé de mettre en place des académies olympiques francophones. Deux ans plus tard a été créée, à l’initiative de Denis Masseglia, le président du Cnosf, une Association des comités nationaux olympiques des pays francophones. Elle tient une réunion à Nice à l’occasion des Jeux de la Francophonie. Le cyclisme a le projet d’organiser une association francophone, à l’image de ce qui existe déjà en tennis de table. La langue française ne disparaît pas du paysage sportif international, mais elle doit son dynamisme à l’action des dirigeants francophones qui se fédèrent et s’organisent en réseaux.
Malgré tout, l’anglais semble avoir pris le dessus dans les grandes organisations sportives internationales ?
Nous ne menons pas un combat contre l’anglais. Notre combat est celui de la diversité, pour que toutes les langues coexistent et continuent à être parlées. Le français, bien sûr, mais aussi les autres langues.
Comment se présentent les Jeux de Sotchi, d’un point de vue francophone ?
Hélène Carrère d’Encausse a été nommée Grand Témoin de la francophonie par Abdou Diouf, le Secrétaire général de l’OIF, pour les Jeux de Sotchi. Elle doit s’y rendre la semaine prochaine. Il est prévu qu’elle rencontre Vladimir Poutine. Un contingent de 30 volontaires francophones a été envoyé à Sotchi, avec l’aide de la Suisse et du Québec, pour travailler sur les documents et les textes officiels. Malgré tout, la situation se révèle préoccupante. Nous avons été alertés que la Russie envisage de diffuser en français seulement 10% des annonces faites au micro sur les sites olympiques. Et nous sommes sollicités par les Fédérations internationales pour les aider à imposer, aux Jeux, leurs commentateurs en français.