L’obstination est-elle une vertu dans le monde olympique ? Pour avoir échoué cinq fois, Istanbul commence sérieusement à en douter. A Munich, on y croit encore. La capitale de la Bavière avait été battue par les Coréens de Pyeongchang, en 2011, pour l’attribution des Jeux d’hiver de 2018. Elle a décidé d’y retourner, pour ceux de 2022, avec la certitude de posséder de meilleures cartes pour l’emporter.
Le feu vert à une candidature munichoise a été donné lundi 30 septembre par le Comité olympique allemand (DOSB). L’institution a voté en faveur du projet bavarois, au cours d’une réunion au sommet. Un préalable au dépôt officiel des villes candidates devant le CIO, dont la date imite a été fixée au 14 novembre 2013.
Pour autant, Munich n’est pas encore officiellement dans la course aux Jeux d »hiver de 2022. Elle doit franchir une étape importante, un référendum populaire programmé pour le 10 novembre. Il permettra à la population des villes concernées par le dossier de se déterminer sur l’opportunité d’une telle aventure: Munich, bien sûr, mais aussi Garmisch-Partenkirchen, Ruhpolding et Berchtesgaden.
A en croire les derniers indicateurs, le oui devrait l’emporter. Mais un référendum n’est jamais gagné d’avance. Les Suisses en savent quelque chose, pour avoir vu la population s’opposer au printemps dernier à une candidature de Saint-Moritz pour les Jeux de 2022.
Un homme se devine sans peine derrière la volonté de Munich de remettre le couvert : Thomas Bach. Le nouveau président du CIO était, jusqu’à l »été dernier, à la tête du Comité olympique allemand. Au lendemain de son élection à la tête de l’institution internationale, le 10 septembre, il n’avait pas caché que ses nouvelles fonctions constitueraient un atout pour une éventuelle candidature allemande. Une candidature qui pourrait également venir de Berlin, pour les Jeux d’été de 2024, en cas d’échec de Munich à un stade ou un autre de la course à l’hiver 2022.
A un peu plus d’un mois du dépôt des dossiers, une certitude s’impose : les Jeux d »hiver de 2022 se dérouleront en Europe. En plus de Munich, cinq villes ont manifesté leur intentions de se lancer dans la course. Elles sont toutes européennes : Oslo (Norvège), Almaty (Kazakhstan), Cracovie (Pologne), Lviv (Ukraine) et Östersund (Suède). Quatre ans après Pyeongchang 2018, l’Asie a très naturellement choisi de rester observatrice. Quant à l’Amérique du Nord, elle se concentre sur les Jeux d’été de 2024.
Des Jeux d’hiver 2022 en Europe couperont-ils l’herbe sous le pied des candidats européens aux Jeux d’été de 2024 ? Pas forcément. Pour preuve la victoire de Tokyo 2020, après celle de Pyeongchang 2018.
La ville organisatrice des Jeux d’hiver de 2022 sera désignée lors de la 127e session du CIO, le 31 juillet 2015 à Kuala Lumpur.