Deux poids, deux mesures. Plus de huit ans nous séparent du Mondial de football 2022 au Qatar, mais l’événement est déjà au cœur d’une ribambelle de polémiques, dont la plus vive concerne la date de la compétition. A croire que disputer une compétition internationale de football dans le Golfe ne peut se faire sans provoquer débats, critiques et excès. Et pourtant, une Coupe du Monde FIFA, une vraie, doit débuter demain dans un état voisin du Qatar. Le Mondial 2013 des moins de 17 ans est organisé par les Emirats Arabes Unis du 17 octobre au 8 novembre. A la même latitude que Doha. Sous le même climat, donc.
Cette Coupe du Monde estampillée FIFA n’a donné lieu à aucune polémique, ni sur les températures que les jeunes joueurs devront affronter, ni sur l’opportunité pour la Fédération internationale de football d’en attribuer l’organisation à un pays dont la culture footballistique se situe à des années-lumières de ses moyens financiers. En clair, personne n’a trouvé à y redire. A croire qu’elle n’intéresse personne.
Dans les faits, ce Mondial des moins de 17 ans pourrait constituer une forme de laboratoire pour la Coupe du Monde 2022, celle des « grands ». La compétition rassemble 24 pays, répartis en six groupes de 4. Curieusement, certains des poids lourds du foot européen n’en sont pas, à l’image de l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre ou la France. A l’inverse, on y note la présence du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Honduras, de Panama, de l’Iran, de l’Irak et de l’Ouzbékistan.
Les rencontres sont programmées à deux horaires différents: 17 h et 20 h. Elles se disputeront dans six sites, sur l’ensemble du territoire des Emirats Arabes Unis. Le match d’ouverture, Brésil-Slovaquie, doit se jouer à Abu Dhabi, tout comme la finale. Précision: le stades ne seront pas climatisés.
Les organisateurs le savent: le Mondial 2013 des moins de 17 ans n’attirera pas les foules. Seuls quelques milliers de spectateurs étrangers sont attendus pour l’occasion aux Emirats. Mais le comité d’organisation a eu l’idée, encouragée par la FIFA, d’offrir gratuitement des places aux jeunes locaux qui en feraient la demande.
Au-delà du résultat, cette compétition planétaire mérite d’être observée de près. L’analyse du comportement des joueurs, a priori moins bien préparés que leurs aînés, pourra apporter de précieux enseignements sur l’intérêt de faire jouer le Mondial 2022 à la même période de l’année. Si les jeunes en sortent indemnes et produisent un bon niveau de leu, les « adultes » devraient pouvoir y parvenir à leur tour. La période des mois d’octobre et novembre pourrait alors être considérée par la FIFA comme une alternative à un Mondial en plein été, désormais exclu, ou encore en plein hiver, où il entrerait en concurrence directe avec les Jeux olympiques de 2022.