Jean-Claude Killy s’exprime peu dans les médias. Par choix autant que par manque de temps. L’ancien triple médaillé d’or olympique en ski alpin, membre du CIO dpeuis 1995, a pourtant accordé une longue interview au Journal du Dimanche, publiée le 20 octobre. Il y parle des Jeux de Sotchi, dont il préside la commission de coordination, de la Russie, « un pays sur la voie de la démocratisation », de Vladimir Poutine, avec lequel il « entretient des relations très intéressantes » (le président russe l’a même appelé au téléphone à 3 heures du matin pour lui souhaiter un bon anniversaire !)
Surtout, Jean-Claude Killy a expliqué au JDD son point de vue sur une éventuelle candidature française aux Jeux d’été de 2024. Un propos sans langue de bois, direct et tranchant. Selon lui, la France peut envisager de se lancer dans la course, à « plusieurs conditions ». La première: « Au lendemain de son élection (mars 2014), la nouvelle maire (Anne Hidalgo ou Nathalie Kosciusko-Morizet, selon toute logique) devra commencer à affûter les couteaux et sonder tout le monde: gouvernement, région Ile-de-France, Comité national olympique… Le problème de la France a toujours été ce mille-feuille administratif. Il faut créer un Team France, forcément incarné par le Maire. »
A la question de ses relations avec Bernard Lapasset, le patron du nouveau Comité français du sport international, Jean-Claude Killy se montre tout aussi direct: « De manière espacée seulement. Je ne suis pas son conseiller, il ne fait pas appel à moi dans le cadre de sa nouvelle fonction. Mais c’est récent, son truc. C’est en tous cas quelqu’un que j’apprécie. »
Pas la moindre ambiguïté, non plus, concernant le rôle qu’il pourrait jouer dans une candidature olympique française. Serez vous partie prenante? l’interroge le JDD. « Non, c’est fini. Hors de question. Ou alors, juste pour un coup de main. »
Plus surprenant, Jean-Claude annonce plus ou moins sa prochaine retraite de membre du CIO. « Je vais peut-être arrêter. Je suis membre depuis 1995. Je viens d’avoir 70 ans, c’est un âge où on est en droit de se poser des questions, même si je peux rester jusqu’en 2023. J’ai quitté l’école à 15 ans avec mes skis sous le bras. Cela fait 55 ans que je suis sur les routes! »
Jean-Claude Killy prédit à Tony Estanguet, nouvel entrant au CIO au sein de la commission des athlètes, une destin à la Sergueï Bubka, devenu membre permanent après huit ans ans comme représentant des athlètes. « Notre coco peut faire pareil », lance Killy. A la vérité, les choses ne sont pas si simples. Au terme de son mandat, Tony Estanguet ne pourrait obtenir le statut de « membre permanent » qu’en étant alors président d’une fédération internationale ou du CNOSF. Pas gagné d’avance.