Thomas Bach n’a pas encore passé deux mois dans la bureau présidentiel du CIO, depuis son élection le 10 septembre dernier, mais l’Allemand y a déjà imprimé son style. Energique et volontaire. Preuve en a été donnée au cours du weekend, lorsque le nouvel homme fort du mouvement olympique a convié les membres de la commission exécutive et les dirigeants des différentes fédérations internationales à se réunir, afin de revoir l’approche pour combattre le dopage, le trucage des matchs et les paris illégaux.
Cette rencontre au sommet, la première du genre depuis l’Assemblée générale du CIO à Buenos Aires début septembre, a été organisée dans la discrétion. Elle s’est tenue à huis clos dans les quartiers généraux du Comité international olympique à Lausanne, en Suisse. Thomas Bach l’a présidée alors qu’il rentrait tout juste d’une visite de plusieurs jours à Sotchi.
Les délégués ont appuyé la décision de la commission exécutive du CIO, prise en août dernier, de nommer le Britannique Craig Reedie comme nouveau président de l’Agence mondiale antidopage. Ils ont également validé les modifications proposées par le CIO au Code mondial antidopage, en augmentant notamment les suspensions pour dopage de deux à quatre ans. Les athlètes qui seront pris en flagrant délit seront donc désormais bannis d’au moins un cycle olympique.
Visiblement pressé d’avancer et de donner le ton de son mandat, Thomas Bach a aussi ouvert en grand le dossier des paris truqués et des matchs illégaux. Un combat que le CIO veut mener en s’appuyant sur une « unité spéciale », sorte de commando chargé de la prévention des risques, de l’information et d’une harmonisation des règles entre le CIO et le mouvement sportif.
Autre question de fond évoquée dimanche à Lausanne: le calendrier sportif international. Les parties présentes se sont mises d’accord pour envoyer un message à la FIFA, mais sans la citer, et à ses velléités de déplacer le Mondial 2022 en hiver. ‘Toute initiative devra respecter le caractère unique des Jeux olympiques », précise le communiqué du CIO. Une façon de répéter que les Jeux ne pourront pas être mis en concurrence avec un autre événement, aussi prestigieux soit-il.
Enfin, Thomas Bach a souhaité évoquer au cours de la réunion la possibilité d’une réforme du processus de candidature des villes olympique, l’hypothèse d’un changement dans le programme des Jeux et les moyens d’attirer un public plus jeune.
Parmi les dirigeants présents, en plus de Thomas Bach et de son vice-président, l’Australien John Coates, l’Américain Larry Probst, patron de l’USOC, le Suisse Sepp Blatter, la Marocaine Nawal El Moutawakel, le Russe Alexander Zhukov, le Britannique Craig Reedie et, bien sûr, le très influent Koweïtien Sheik Ahmad Al-Fahad Al-Sabah.