Quand un président de Fédération internationale s’exprime à propos du CIO, il est souvent utile de prêter l’oreille. Bernard Lapasset, le patron de l’IRB, l’International rugby board, l’a fait vendredi 8 novembre, à Paris, à l’occasion des deuxièmes rencontres internationales sur les grands événements sportifs, organisées par UBI France. Le dirigeant français a longuement évoqué l’arrivée de Thomas Bach à la tête de l’institution olympique. Surtout, il a prédit que le CIO ne serait plus tout à fait le même sous l’ère Thomas Bach.
« Thomas Bach a constitué à Lausanne, la semaine passée, l’équipe avec laquelle il entendait travailler, a expliqué Bernard Lapasset, en référence à la réunion tenue à Lausanne, au cours du week-end dernier. Il est intéressant de constater que les membres de la commission exécutive du CIO ne font pas tous partie de cette « garde rapprochée ». Et plus intéressant encore de découvrir que cette équipe est composée à 70% de nouveaux visages« .
En clair, les « hommes du président » Bach ne seront pas les mêmes que pendant l’ère Jacques Rogge. Le patron de l’IRB n’a cité qu’un seul nom, désormais incontournable : Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah, le dirigeant koweïtien, président de la Solidarité olympique et de l’Association des comités olympiques asiatiques. « Il était présent hier (jeudi 7 novembre) à Monaco pour le Forum Peace and Sport, a expliqué Bernard Lapasset. Et il a marqué de son empreinte cette manifestation. Il a donné le ton. C’est un personnage clé. »
Autre signe du changement, relevé par le dirigeant français : le prochain renouvellement d’une partie importante des membres du CIO. Bernard Lapasset a fait ses comptes : « dans les sept ou huit années à venir, le CIO va remplacer un tiers de ses membres. C’est colossal. La carte du monde olympique va changer. A qui profitera ce changement ? Au CNOs ? Aux fédérations internationale s? Il est trop tôt pour répondre. Mais on constate un rôle plus grand joué par SportAccord et par son nouveau président, Marius Vizer« .
Pour Bernard Lapasset, la réflexion menée sur une éventuelle candidature française aux Jeux d »été, en 2024 ou 2028, doit tenir compte de ces nombreux changements. Par ailleurs patron du Conseil français du sport international (CFSI), il a assuré avancer dans ce processus. Et confié avoir sollicité plusieurs agences pour réfléchir sur le message que pourrait porter une candidature olympique française.