Ancien judoka, membre de la commission exécutive du CIO depuis l’an passé, l’Irlandais Patrick Hickey a été réélu vendredi dernier pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de l’Association des comités olympiques européens (COE). Il a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Quels ont été les temps forts et les décisions marquantes de l’Assemblée générale des COE, la semaine passée à Rome?
Patrick Hickey: Pour les membres des 49 Comités nationaux olympiques européens, le fait même de se retrouver, de discuter des opportunités et des défis à venir, constituait en soi un moment fort. Nos discussions ont été renforcées par la présence du nouveau président du CIO, Thomas Bach, qui a ouvert notre assemblée par un important discours. J’ai également été particulièrement heureux que l’ancien président des COE et du CIO, Jacques Rogge, soit parmi nous. Une étape importante a été franchie à Rome : pour la première fois lors d’une Assemblée générale, nous avons pu assister à un rapport sur les préparatifs des premiers Jeux Européens, qui se tiendront à Bakou en 2015. Cet événement permettra d’améliorer les performances des athlètes européens aux Jeux olympiques et d’ouvrir de nouvelles sources de revenus pour nos CNO.
L’Europe se présente en force dans la course aux Jeux d’hiver de 2022. Mais qu’en sera-t-il, selon vous, pour les Jeux d’été de 2024?
Il est positif de constater que de nouveaux marchés européens du sport – au-delà des bastions traditionnels – font actes de candidature à l’organisation des Jeux. L’introduction des Jeux Européens devrait soutenir cette tendance car quel que soit le pays hôte – je mets d’ailleurs en place un groupe de travail pour nous conseiller sur le meilleur processus de sélection d’une ville hôte en 2019 – celui-ci développera de façon significative son expérience en matière d’hébergement et d’infrastructures sportives. Ce processus constituera pour ces pays une excellente rampe de lancement vers une candidature aux Jeux olympiques, s’ils souhaitent les organiser un jour.
Selon vous, quel seront les principaux changements que devrait connaître le CIO sous l’ère Thomas Bach?
Prévoir les évolutions au CIO est difficile car, en définitive, c’est aux membres qu’il appartient de décider quels changements doivent entrer en vigueur. Thomas Bach est un grand visionnaire, il écoutera les uns et les autres avant de mettre en œuvre ses réformes. Je pense qu’il a été, jusqu’à maintenant, très clair sur les sujets qui le passionnent particulièrement et qu’il peut souhaiter vouloir réformer. Pour n’en citer que deux, je dirais qu’il est déterminé à continuer de renforcer les mesures anti-dopage et à préserver l’autonomie du sport.
L’aide de la Solidarité Olympique aux Comités olympiques européens a été d’environ 25 millions de dollars pour la période 2009-2012. Comment a été utilisé cet argent?
Je voudrais tout d’abord vous dire, au nom de nos 49 CNO membres, notre reconnaissance d’avoir pu bénéficier des fonds de la Solidarité Olympique entre 2009 et 2012. Les CNO européens ont été gravement affectés par la crise financière pendant cette période et ces fonds nous ont soutenus de manière significative. Cet argent a été dépensé et distribué de manière réfléchie et à bon escient, pour que nos activités et celles des CNO membres puissent être menées à bien avec succès. Ceci a été réalisé en parallèle d’une rationalisation de nos pratiques de gestion, qui a permis de réduire le poids de la bureaucratie que les CNO européens devaient gérer.
Que pensez-vous de l’initiative des Comités olympiques francophones de se regrouper en association?
Le français est l’une des langues officielles du CIO et la Charte Olympique stipule qu’il doit prévaloir en cas de divergence avec l’anglais. La langue française constitue donc une grande partie de l’identité du CIO. Réunir les CNO francophones au sein d’une organisation commune aidera le réseau francophone et développera les échanges d’idées entre les membres des CNO.
Photo : (c) Comités Olympiques Européens