Presque neuf ans séparent encore le Qatar de « sa » Coupe du Monde de football. Mais l’événement est déjà au coeur de toutes les polémiques. A l’occasion des Doha Goals (9-11 décembre), le Secrétaire général du comité d’organisation du Mondial 2022, Hassan Al-Thawadi, a répondu aux questions les plus sensibles.
La FIFA mène actuellement une enquête, confiée à Michael Garcia, pour faire la lumière sur des accusations de corruption de certains de ses membres pour l’attribution au Qatar du Mondial 2022. En craignez-vous les résultats?
Hasan Al-Thawadi : Non. Ces accusations reviennent régulièrement depuis trois ans, depuis que nous avons obtenu l’organisation du Mondial 2022. Elles sont toujours les mêmes. Mais elles ne reposent sur rien. Je peux vous assurer que nous avons mené notre campagne de candidature en respectant, à chaque étape du processus, les règles de la FIFA. Tout a été transparent. L’enquête peut être menée, nous en attendons les conclusions sans la moindre inquiétude.
Comment expliquez-vous ces accusations ?
Le Qatar ne fait pas partie de l’histoire du football et de la FIFA. Nous étions à l’extérieur. Notre parcours pour obtenir le Mondial a été court mais rapidement mené. Il intrigue. Mais les gens oublient que nous l’avons mené en passant par toutes les étapes. Avant de postuler pour le Mondial de football, et en obtenir l’organisation, nous avons gagné tous les événements intermédiaires. Nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là.
Quels étaient les atouts de Qatar 2022 ?
Ils étaient au nombre de quatre. Le premier à notre concept d’un Mondial compact. Pour la première fois, les joueurs, les médias et les fans n’auront pas à voyager sur de longues distances pour aller d’un match à l’autre. Le deuxième réside dans notre position géographique. Le Qatar est situé au centre du monde. Il est facile de venir à Doha de n’importe quel endroit sur la planète. Troisième atout: pas moins de trois milliards de téléspectateurs dans le monde pourront suivre les matchs du Mondial en prime-time. Enfin, nous avons expliqué à la FIFA notre projet de construire des stades qui, une fois le Mondial terminé, verront leur capacité réduite afin d’être donnés à des pays qui en auraient besoin.
La FIFA doit encore décider si le Mondial sera joué en été ou en hiver. Sa décision finale affectera-t-elle votre préparation de l’événement ?
Nous avons tout planifié pour organiser le Mondial en été. Et nous n’avons jamais caché que nous voulions, avec ce Mondial, démontrer qu’il était possible d’organiser un tel événements sous nos climats. Cette notion d’héritage, pour les organisateurs suivants, est importante à nos yeux. Mais si la FIFA décide de déplacer la date du Mondial, nous le ferons sans aucun problème.
Après le Mondial 2022, le Qatar se lancera-t-il dans la course aux Jeux d’été de 2024 ?
Je ne sais pas. Je travaille sur le Mondial, je n’appartiens pas au Comité national olympique du Qatar. Mais ce qui a déjà été construit à Doha, et ce qui le sera pour le Mondial, pourra servir à une candidature olympique. Pour le Qatar, bien sûr, ou même pour un autre pays du Moyen-Orient.