A 39 ans, Hicham El Guerrouj a rendu l’an dernier sa tenue de membre du CIO, après huit années passées à la Commission des athlètes. Mais le double champion olympique marocain en 2004 (1500 et 5000 m) conserve un regard très pertinent sur le mouvement olympique. FrancsJeux l’a rencontré au Qatar, à l’occasion de la deuxième édition des Doha Goals.
FrancsJeux: L’Afrique organisera-t-elle un jour les Jeux olympiques d’été?
Hicham El Guerrouj: Je l’espère. Le continent tout entier est passionné par le sport. Au Maroc, par exemple, le sport est un sujet de conversation quotidien. Les Jeux ne pourront pas éternellement ignorer cette partie du monde. Certes, les installations ne sont pas encore suffisantes. Et les grands partenaires du sport mondial ne sont pas en Afrique. Mais la force du Continent, ce sont les Africains. Le peuple africain. Un milliard d’individus. Au Maroc, près d’un tiers de la population a moins de 15 ans. Pour obtenir l’organisation des Jeux, l’Afrique doit mettre en avant cette force, cette population. Elle doit aussi apprendre à mieux se vendre. Nous ne sommes pas les Américains, nous ne savons pas raconter de belles histoires. Mais devrons apprendre.
Vous avez passé huit ans, entre 2004 et 2012, comme membre du CIO. Qu’avez-vous retenu de cette expérience?
J’en ai retenu la conviction que le CIO se préoccupe réellement des athlètes et de leur avenir. Beaucoup de choses sont organisées et entreprises pour les aider dans leur reconversion. Le CIO ne se sert pas seulement des athlètes pour la promotion des Jeux, pendant leur carrière. Il les accompagne également lorsque le rideau est tombé. Je ne le savais pas, mais j’ai pu en prendre conscience pendant ces huit ans au sein de l’institution.
Aujourd’hui, quel rôle jouez-vous dans le développement du sport en Afrique?
Depuis la fin de ma carrière, j’ai décidé de rendre à l’athlétisme ce qu’il m’avait donné. A Berkane, ma ville natale, j’ai appris à courir dans la rue, en faisant des courses avec mes copains autour du quartier. Ma passion est venue de là. Aujourd’hui, j’organise des courses pour les jeunes de Berkane et d’une autre ville du Maroc. Je m’implique à la base.