Les Guyanais sont en colère. Et ils le disent. En cause, une petite phrase de Didier Deschamps. Interrogé sur la possibilité de voir l’équipe de France faire étape en Guyane, où un vaste projet de « base avancée » a été mis sur pied pour accueillir des délégations françaises ou étrangères, avant le Mondial 2014 et les Jeux de Rio, le sélectionneur des Bleus a jugé que le projet guyanais était « scabreux ».
On s’en doute, les propos de Didier Deschamps sont plutôt mal passés du côté de Kourou. Les membres du GIP (Groupement d’Intérêt Public) « Guyane base avancée » les ont reçus comme une insulte personnelle. Avant de tenir une réunion d’urgence et se fendre d’un communiqué. On peut y lire ceci: « L’ensemble des membres du Conseil d’administration du GIP, institutions et acteurs économiques de Guyane, est scandalisé. De tels propos ne sont pas dignes d’un sélectionneur national, investi d’une mission de service public… En effet, si des considérations techniques peuvent légitimer de ne pas s’arrêter en Guyane sur la route du Brésil, rien ne justifie de telles allégations, méprisantes et discriminatoires, à l’égard de l’ensemble des partenaires qui se sont engagés dans cette belle aventure. Outres les conséquences que cela a une nouvelle fois sur la perception de la Guyane dans l’Hexagone, cette affirmation gratuite constitue un vrai préjudice qui nous pénalise dans nos autres efforts de promotion internationale. Cela ne grandit pas son auteur et ne nous détournera pas de nos objectifs au service de la population et de la Guyane. »
Nettement plus diplomate que son sélectionneur, le président de la FFF, Noël Le Graët a cherché à s’expliquer en avançant, pèle-mêle, l’écart climatique entre la Guyane et les lieux de compétition des Bleus au Brésil, les moyens logistiques complexes, le calendrier déjà établi… Le dirigeant a également laissé entendre que l’équipe de France espoirs, ou celle des féminines, iraient « peut-être » disputer un match en Guyane. Une maigre consolation.
En Guyane, les porteurs du projet parlent aujourd’hui de « semi-échec ». Mais Bernard Lama, l’ancien gardien de but des Bleus, vice-président du GIP, ne baisse pas les bras. Il rappelle que 32 équipes vont disputer le Mondial 2014 au Brésil. Et précise que des discussions très avancées ont débuté avec la Côte d’Ivoire, pour accueillir son équipe avant de rejoindre son camp de base au Brésil.