Jérôme Valcke n’est pas le patron du football mondial. Le Français, passé par la chaîne Canal + et par l’UEFA, occupe à ce jour « seulement » la fonction de secrétaire général de la FIFA. Mais depuis le début de l’année, il s’exprime plus haut, plus fort et surtout plus distinctement que son supérieur, le Suisse Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de football depuis plus de 15 ans.
La semaine passée, Jérôme Valcke a surpris son monde et agité la toile en affirmant, sans l’ombre d’un doute, que le Mondial 2022 au Qatar ne se déroulerait pas pendant l’été. Une affirmation qui a semé un certain trouble et contraint la FIFA, son employeur, à publier un démenti sous la forme d’un communiqué. Dimanche 12 janvier, il a récidivé sur les ondes de France Bleu en livrant sans retenue le fond de sa pensée sur la Coupe du Monde au Brésil et sur la prochaine, attribuée à la Russie.
« La grosse difficulté » du Mondial 2014 est que les stades « sont livrés trop proche du coup d’envoi du premier match », a-t-il suggéré. Avant d’aller plus loin: « A cause de cela, on n’a pas de période d’entraînement, on ne peut pas s’entraîner, nous la FIFA. Et on se retrouve avec des infrastructures pas parfaitement en place alors qu’on sait qu’elles sont fondamentales pour assurer un meilleur flux des personnes des aéroports aux villes, des villes aux stades, etc. »
Jérôme Valcke insiste: « Il y aura certainement des problèmes, car le Brésil est un pays de la taille d’un continent. On ne sait pas quelle sera la réaction de la rue. Ce ne sera pas une Coupe du Monde facile à organiser. Il n’y en a pas. Blatter n’a pas tort quand il dit qu’un certain nombre de choses auraient pu être faites en avance ou plus tôt. Il ne faut pas lui jeter la pierre en disant que c’est une critique vaine ou vide de sens ».
Après avoir tapé sur les doigts des Brésiliens, Jérôme Valcke a évoqué la Russie, organisatrice du Mondial en 2018, pour entonner à son sujet un long chant de louanges. La Russie est « en avance de 6 à 8 mois sur le calendrier normal de l’organisation d’une Coupe du Monde. Les Russes, ils courent, c’est étonnant, ils vont plus vite que le train. Félicitations et merci. »
Questions: Jérôme Valcke roule-t-il pour lui, en s’imposant ainsi comme la voix de la FIFA, avec l’ambition de postuler prochainement à la fonction présidentielle? Ou, à l’inverse, a-t-il été chargé par Sepp Blatter d’exprimer tout haut ce que le président de la FIFA pense tout bas? Réponse dans les prochains mois.