Boycotter ou pas les Jeux de Sotchi? Dans la classe politique, les avis divergent et les positions s’entrechoquent, au risque de créer une certaine pagaille. Pour preuve la déclaration du ministre finlandais des Sports, déterminé à ne pas aller en Russie pour marquer son opposition au régime de Vladimir Poutine, alors que le président et le chef du gouvernement de son propre pays ont indiqué vouloir se rendre à la cérémonie d’ouverture…
A l’inverse, le mouvement sportif se range comme un seul homme derrière une volonté unique de participer aux Jeux. Quitte, dans certains cas, à en profiter pour exprimer certaines opinions avec l’ambition de faire progresser les choses.
Le président de la FIFA, le Suisse Sepp Blatter, vient de publier son point de vue dans le magazine de la Fédération internationale : « Un boycott ne ferait pas avancer les choses. Au contraire, il pourrait être interprété comme un refus de la possibilité de dialoguer. (…). Je vais me rendre à Sotchi (…). Ce grand événement est à mes yeux l’occasion idéale de dialoguer et d’établir des contacts. Parmi les sujets qui seront évoqués figureront quelques points désagréables (…). Ceux qui veulent boycotter les Jeux de Sotchi baissent les bras face à cette affaire sérieuse. Or ceux qui fuient devant un problème ne contribuent en rien à sa résolution ».
La semaine dernière, c’est le président de l’Association Mondiale des Olympiens et de Peace and Sport, le Français Joël Bouzou, qui avait appelé, dans les colonnes du journal Le Monde, à une représentation institutionnelle forte aux Jeux de Sotchi :
« Ne pas se rendre aux Jeux de Sotchi ne revient pas seulement, pour ces chefs d’Etat ou de gouvernement, à ignorer un événement de portée universelle. En leur tournant le dos, ils oublient un fait majeur de nos sociétés : le sport est devenu un formidable outil diplomatique (…). Pourquoi ne pas venir en Russie, en février, avec la volonté affirmée d’évoquer ces questions avec le gouvernement russe ? Pourquoi ne pas profiter de la formidable caisse de résonance de la quinzaine olympique pour aborder clairement le sujet ? Aller aux Jeux de Sotchi constituerait en effet une opportunité unique d’exposer au grand jour, les valeurs de tolérance, d’intégration et d’humanisme ».
Même détermination chez les athlètes. Le patineur américain Johnny Weir, forfait pour Sotchi pour cause de blessure, a expliqué à l’agence Reuters : « Je vois les Jeux olympiques comme un événement sportif et non un événement politique. Mes parents se sont sacrifiés pour que je puisse avoir la chance de participer aux Jeux. Je ne pourrai jamais les boycotter, qu’ils se tiennent à Pyongyang, en Ouganda, en Iran ou sur Mars ».