L’Ukraine caresse des projets olympiques. La ville de Lviv, à l’ouest du pays, est candidate à l’organisation des Jeux d’hiver de 2022. Une première. Elle fera face, dans cette bataille dont l’issue sera connue en juillet 2015, à Cracovie (Pologne), Oslo (Norvège), Almaty (Kazakhstan) et Pékin (Chine). Avec quelles chances? Sergueï Bubka, l’ancienne star de la perche mondiale, aujourd’hui membre du CIO et président du comité national olympique ukrainien, les croit réelles. Il l’a expliqué à FrancsJeux.
FrancsJeux: A quand remonte la volonté de Lviv et de l’Ukraine de postuler aux Jeux d’hiver de 2022?
Sergueï Bubka: La décision a été prise en novembre dernier, lors de l’Assemblée générale du Comité national olympique ukrainien. Une décision unanime. L’Ukraine a déjà fait son chemin dans les sports d’été, depuis son indépendance. Au temps de l’Union Soviétique, il n’était pas rare que 30 ou 40% des médailles remportées aux Jeux par l’URSS le soient par des athlètes ukrainiens. Maintenant, il nous semble que le temps est venu d’exister également dans les sports d’hiver.
C’est le sens de cette candidature?
En partie, oui. Nous voulons développer la pratique des sports d’hiver en Ukraine. Et pour cela, il n’y a rien de mieux que les Jeux olympiques. Nous aimerions profiter des Jeux pour accélérer la pratique de ces disciplines, et plus encore les infrastructures. Aujourd’hui, nous avons les montagnes, celles des Carpates, mais nous manquons d’équipements pour la pratique des disciplines hivernales.
Que représente aujourd’hui l’Ukraine sur la carte des sports olympiques d’hiver?
Pas grand-chose. Nous avons toujours eu une vraie présence en patinage artistique et en biathlon. Plus récemment en ski acrobatique. Pour le reste, nous sommes en retard.
Quels sont les atouts de la ville de Lviv?
Sa situation géographique. A l’ouest de l’Ukraine, près des Carpates, assez proche de la Pologne, de la Hongrie, de la Slovaquie. Très connectée, donc, avec une grande partie de l’Europe. Son histoire, également. Le centre historique de Lviv est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Stockholm vient de retirer sa candidature, ses autorités politiques jugeant le projet trop coûteux en temps de crise. Un tel scénario est envisageable à Lviv?
Non. Nous aurons le budget. La candidature de Lviv bénéficie du soutien de la classe politique et de la population, car elle est jugée stratégique dans le développement de l’Ukraine. Elle peut amener à cette partie du pays les routes, les infrastructures et les équipements qui lui font défaut. Certains des investissements prévus dans le projet de candidature se feront même si nous ne remportons pas les Jeux.
Quel rôle allez-vous jouer dans la candidature?
Je suis le président du Comité national olympique ukrainien. Je suis donc très impliqué. Mais je ne dirigerai pas le candidature. La première place dans le comité de candidature a été confiée à notre vice-Premier ministre.
Quelles chances vous donnez-vous aujourd’hui?
Je sais qu’il est toujours difficile de gagner à sa première candidature. Mais nous y croyons. Nous allons faire de notre mieux. Nous avons des atouts. Nous avons aussi une très forte équipe de campagne, regroupée sous notre slogan: « Le rêve olympique ».