Personne ne l’attendait. Mais la Chine a déposé, début novembre 2013, une candidature pour les Jeux d’hiver 2022. Le projet chinois associe deux villes, la capitale Pékin, où se dérouleraient les épreuves de glace, et la ville-préfecture de Zhangjiakou, où seraient concentrés les sites de neige. Sur le papier, ses chances semblent limitées, l’Asie ayant déjà obtenu l’organisation des Jeux d’hiver 2018 (Pyeongchang) et d’été 2020 (Tokyo). Mais le vice-président du Comité olympique chinois, Yang Shu’an, l’a confié à FrancsJeux: la Chine y croit.
FrancsJeux: Pourquoi la Chines s’est-elle portée candidate à l’organisation des Jeux d’hiver de 2022?
Yang Shu’an: Pour plusieurs raisons. La première est simple: nous soutenons pleinement le développement du mouvement olympique. Cette candidature s’inscrit dans cette démarche. Mais nous souhaitons aussi, au Comité olympique chinois, développer toutes les disciplines sportives. Nous l’avons fait pour celles d’été avant les Jeux de Pékin en 2008. Nous le faisons maintenant pour les sports d’hiver. Et puis, nous pensons en Chine que le sport doit s’inscrire dans le développement économique et social du pays. D’ici 2020, un objectif a été fixé au niveau de l’Etat de permettre aux Chinois d »avoir une vie aisée. Pour cela, nous devons améliorer les infrastructures et l’environnement. Notre candidature aux Jeux de 2022 peut y jouer un rôle.
Vous faudra-t-il tout construire pour accueillir les Jeux d’hiver, comme l’a fait la Russie pour ceux de 2014?
Non. La plupart des infrastructures existe déjà. Pour les disciplines de glace, nous pourrions utiliser certains équipements construits pour les Jeux de 2008 à Pékin. Il nous faudrait seulement bâtir une patinoire pour le patinage de vitesse grande piste. Les centres de presse seraient réutilisés. Pour les épreuves de neige, beaucoup d’installations existent. Il faudrait seulement les rénover.
Votre candidature est portée par deux villes, Pékin et Zhangjiakou, assez distantes l’une de l’autre. N’est-ce pas une faiblesse de votre projet?
Non. Les deux villes sont distantes de 230 km. Mais le gouvernement chinois a déjà approuvé le projet de construction d’un train à grande vitesse qui permettra d’aller de l’une à l’autre en une quarantaine de minutes. Un train qui sera mis en circulation, que nous ayons ou pas les Jeux olympiques.
Après Pyeongchang 2018 et Tokyo 2020, on imagine mal le CIO accorder une troisième fois les Jeux à l’Asie. Doit-on en conclure que vous êtes candidats pour les JO de 2022 avec l’idée de remporter ceux de 2026?
Non. Nous n’avons de pas stratégie 2022/2026. Nous voulons gagner, sans arrière-pensée. Nous ferons de notre mieux. Le plus important pour le CIO est de trouver la ville qui pourra le mieux accueillir les Jeux. Nous pensons avoir nos chances.