La course aux Jeux d’hiver en 2022 n’a pas encore officiellement débuté. Les cinq villes ayant déposé un dossier de candidature auprès du CIO sont, à ce jour, seulement « requérantes ». Elles ne deviendront « candidates » qu’après avoir été retenues par la commission exécutive en juillet 2014. Mais au moins deux d’entre elles, la Norvégienne Oslo et l’Ukrainienne Lviv, vivent déjà des temps difficiles.
Dans le cas d’Oslo, il pourrait s’avérer plus délicat de convaincre la population que les membres du CIO. Un sondage publié en fin de semaine passée par le très conservateur magazine Minerva révèle en effet que 56% des Norvégiens seraient opposés à l’idée que le gouvernement apporte sa garantie financière à la candidature de la capitale. Cette opposition s’avère un peu moins élevée parmi les habitants d’Oslo (49% d’opinions défavorables), mais elle reste encore majoritaire.
Les Norvégiens vouent toujours une grande passion aux Jeux et aux disciplines olympiques d’hiver. Personne n’a oublié le succès populaire et l’enthousiasme soulevé par les JO de Lillehammer en 1994. Mais, en ces temps de crise, la population juge peu opportun que les pouvoirs publics mettent la main au porte-monnaie pour financer l’événement. Selon plusieurs études, le coût des Jeux d’hiver en 2022 à Oslo pourrait atteindre 2,5 à 3 milliards d’euros en dépenses publiques.
A Lviv, la contestation n’est pas ciblée sur les ambitions olympiques de la ville. Mais ses dégâts n’en sont pas moins visibles. Longtemps limité à la capitale, Kiev, le mouvement d’opposition au régime au pouvoir a gagné les autres régions du pays. Oleg Salo, le gouverneur de Lviv, première ville « requérante » de l’histoire de l’Ukraine, y a laissé des plumes. Il a même accepté de démissionner à la demande des manifestants.
A six mois de la publication par le CIO de la « short-list » des villes candidates, la course aux Jeux de 2022 apparaît assez confuse. Annoncée favorite, Oslo devra d’abord convaincre la population norvégienne. Lviv fait face à une crise politique dont l’issue semble très incertaine. Pékin possède peu de chances, après les victoires successives de Pyeongchang pour les Jeux de 2018 et de Tokyo pour ceux de 2020. Même chose pour Almaty, au Kazakhstan. Cracovie, en Pologne, associée à la Slovaquie, en vient donc en s’imposer comme un choix par défaut.