A 10 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Sotchi, Thomas Bach dort sur ses deux oreilles. Le président du CIO l’a expliqué lundi 27 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse téléphonique: le prochain événement olympique lui inspire la plus grande confiance. « Je suis certain qu’ils seront très, très réussis », a-t-il affirmé en référence à ces Jeux d’hiver, ses premiers comme président de l’institution aux cinq anneaux.
Pour Thomas Bach, il ne fait aucun doute que le sport saura reprendre ses droits une fois le rideau levé sur les compétitions. Tout le reste s’effacera alors derrière les épreuves et leurs athlètes: polémiques politiques, question des droits de l’homme, gigantisme économique et menaces terroristes. Le dirigeant allemand assure avoir « confiance dans les autorités russes. » Il s’avance même à lâcher: « Vous pouvez être sûr que les Russes feront tout pour accueillir tout le monde et que tous s’y sentent bien ».
Jusque-là, rien de très surprenant. Thomas Bach est dans son rôle, celui d’un président du CIO calmant les craintes des uns et les doutes des autres, exprimant publiquement sa confiance aux organisateurs et se servant de son expérience pour promettre, une main sur le coeur, que le sport sera toujours le plus fort dans le décor olympique.
Il n’empêche, le président du CIO sait toujours surprendre. Il l’a encore prouvé lundi, lorsque le sujet a glissé sur l’épineuse question des lois anti-gays en Russie. Certes, Thomas Bach a rappelé que les podiums des Jeux ne pourraient en aucun cas se transformer en plate-formes de revendications politiques et jouer un remake des Jeux de Mexico en 1968. Le CIO sanctionnera donc tout athlète qui oserait violer les principes de la charte olympique.
Mais, surprise, il a aussi expliqué que les sélectionnés olympiques pourraient, s’ils le souhaitaient, user de leur liberté d’expression en conférence de presse. « S’ils veulent faire une déclaration politique là, ils sont libres de le faire ». En clair, pas question de manifester la moindre opinion sur le podium, un espace réservé à un cérémonial neutre et apolitique, mais toute liberté sera laissée aux compétiteurs de s’exprimer face aux médias, y compris dans les espaces olympiques que sont les salles de conférence de presse. Le feront-ils? Réponse dans quelques jours.