Le projet d’une candidature française aux Jeux olympiques d’été prend forme. Certes, rien de très précis pour l’instant. Aucune décision sur la ville (Paris?), ni sur l’échéance (2024 ou 2028?). Et, bien sûr, sur la réalité même d’une candidature, toujours évoquée comme « éventuelle ». Mais le Comité français du sport international (CFSI) a levé le voile, ce vendredi 31 janvier, sur les prochaines étapes du processus. Et là, le discours se révèle précis, même si les zones d’ombre demeurent.
Une méthode a été mise en place. Elle se veut, selon les termes de Bernard Lapasset, le patron du CFSI, « structurée et partagée ». En clair, tous les acteurs parlent le même langage, mouvement sportif et services de l’Etat. Surtout, elle repose sur une « étude d’opportunité » qui occupera les uns et les autres au cours des dix prochains mois.
Dans le détail, l’étude en question sera menée par dix-sept groupes de travail, chacun composé d’une dizaine de personnes. Un tiers d’entre eux viendra du mouvement sportif (présidents de fédération, sportifs en activité ou en retraite), le reste du contingent étant issu de la société civile. Des noms ? « Il est trop tôt pour en donner », répond Bernard Lapasset. Patience, donc.
Quatorze de ces groupes de travail auront pour mission de rédiger des propositions, idéalement « novatrices » et mettant en avant « le savoir-faire à la française », autour des six thèmes suivants:
– impact économique et territorial des Jeux
– impact sociétal
– impact international (la façon dont le message français serait perçu par les membres du CIO)
– conditions techniques d’une candidature (avec une question clé, et pour l’instant piège: où donc bâtir un parc olympique?)
– évaluation de l’environnement
– évaluation du contexte international (la concurrence, le contexte géo-politique, le lobbying).
A ces quatorze groupes, invités à plancher sur leur dossier respectif pour en sortir une foule d’idées nouvelles, s’en rajouteront trois autres. Le premier devra superviser l’étude de faisabilité. Les deux autres bosseront sur le « décor », à savoir la France pour l’un (soutien politique, adhésion populaire…), le monde pour l’autre (qui vote pour qui).
Voilà pour la méthode. « Nous voulons bâtir sur du solide », en dit Denis Masseglia, le président du CNOSF. « Nous avançons main dans la main », prolonge Valérie Fourneyron, la ministre des Sports. Autre nouveauté du jour: le calendrier. Il existe. Enfin. Il s’avère même précis.
Première étape, entre aujourd’hui et novembre 2014: l’étude d’opportunité proprement dite. En clair, qui fait quoi. Finalisation des thèmes (février), composition des groupes de travail, réunions de ces groupes… Octobre 2014: remise des conclusions sur l’étude d’opportunité. Novembre 2014: décision. Une date à souligner d’un trait épais, puisqu’elle devrait être celle où sera tranchée la question d’une candidature française aux Jeux d’été.
La suite dépend naturellement de cette décision. Mais en cas de réponse favorable, ce dont personne ne veut douter, même si chacun y met les formes, le mois de novembre 2014 sera également celui du début de la campagne de communication autour du projet olympique. Elle devrait être découpée en différents thèmes, et atteindre une forme de paroxysme avec, idée avancée par Bernard Lapasset, une « journée spéciale olympique » sur une ou plusieurs chaînes de télévision.
Un point devrait ensuite être fait au cours de l’été 2015. « Nous aurons pu prendre le pouls de la France », avance Bernard Lapasset. Le moment sera alors venu de prendre une décision définitive, ferme et irrévocable.
Les deux autres nouvelles du jour: le budget du CFSI a été doublé, pour atteindre désormais 1 millions d’euros. Et une société spécialisée sera bientôt choisie pour accompagner et coordonner l’étude d’opportunité de la candidature française. Laquelle ? « Pour cela aussi, il est encore trop tôt », répond une nouvelle fois Bernard Lapasset. Patience, alors…