Nouveau record en vue. Les Jeux de Sotchi ne resteront pas seulement comme les plus chers de l’histoire. Au train où grimpe le thermomètre, ils pourraient aussi s’inscrire comme les plus chauds. Ces derniers jours, il est devenu fréquent de croiser dans le parc olympique des spectateurs en bras de chemises. Les hockeyeuses ont pris l’habitude de débuter leur échauffement en extérieur, à l’entrée de la patinoire, en sweat-shirt et sans gant. Le port du bonnet n’est plus nécessaire, même en montagne. « Les Jeux d’été de Sotchi 2014 », ironisent les médias.
Quelques chiffres. Mercredi matin, il faisait 7° dans l’aire d’arrivée de la descente femmes en ski alpin. La veille, le mercure a approché les 9° le long de la piste de luge. A Adler, au niveau de la mer, le parc olympique affiche depuis deux jours entre 12 et 13° à l’ombre dans la journée.
Conséquence? « Pour l’instant, rien de fâcheux, tempère Mark Adams, le porte-parole du CIO. Les épreuves se déroulent sans incident. Nous n’avons pas eu à reporter la moindre course, comme cela avait été le cas à Turin en 2006 et à Vancouver en 2010. La météo est superbe. »
Certes. A ce jour, le programme n’a pas bougé d’un pouce. Tout juste a-t-on pu remarquer, ici et là, une poignée de sessions d’entraînement annulées ou raccourcies. Anecdotique.
Mais les dents commencent à grincer parmi les compétiteurs. En snowboard, biathlon ou fond, les chutes se multiplient, provoquées le plus souvent par une neige à la consistance de soupe. L’épreuve masculine du sprint, en ski de fond, a ressemblé par moments à une course de short-track, les skieurs tombant comme des quilles. Au biathlon, le Canadien Jean-Philippe le Guellec a brisé net un de ses skis, resté collé dans une neige sans consistance. Au skeleton, les concurrents peinent à trouver un matériel adapté à une piste trop molle.
Les Russes l’avait anticipé. Personne n’a oublié, dans le pays, que Joseph Staline aimait venir à Sotchi goûter à son climat tropical. Ces dernières années, les organisateurs ont stocké dans d’immenses silos plus de 700.000 m3 de neige. Aleksandra Kosterina, la porte-parole du Comité d’organisation, l’a avoué: « Nous avons commencé à utiliser ces réserves de neige. Je n’ai pas tous les détails, mais nous allons répéter le processus testé lors des épreuves pré-olympiques. Les températures y ont souvent été élevées, mais les compétitions se sont toutes déroulées dans de bonnes conditions. »
Les Russes ont tout prévu. Mais pas un hiver aux allures d’été.