Dernière journée olympique à Sotchi. L’heure des ultimes compétitions, en ski de fond, bobsleigh et hockey-sur-glace. Le moment pour Thomas Bach, le président du CIO, d’ébaucher un premier bilan des Jeux d’hiver. L’exercice n’est jamais aisé, mais le dirigeant allemand s’y est prêté avec humour et diplomatie. Encore une fois, il a surpris son monde en imposant une approche très personnelle de la fonction présidentielle.
Thomas Bach l’a annoncé en conférence de presse, ce dimanche 23 février à Sotchi, alors que la question ne lui était même pas posée: il ne portera pas de jugement direct sur la quinzaine olympique, dans la soirée, à l’occasion de son discours pendant la cérémonie de clôture. A la différence de ces prédécesseurs, Juan Antonio Samaranch et Jacques Rogge, il ne cherchera pas à réduire les JO à une formule taillée pour l’ouverture des journaux télévisés. En 2000, Juan Antonio Samaranch avait qualifié les Jeux de Sydney de « meilleurs de l’histoire ». En 2012, Jacques Rogge avait résumé ceux de Londres en les jugeant « heureux et glorieux. »
Thomas Bach ne leur emboîtera pas le pas. « Je n’utiliserai pas un ou deux adjectifs », a-t-il prévenu devant les médias réunis au Centre principal de presse. Au contraire, le président du CIO entend témoigner dans son discours de clôture « du message que j’ai entendu pendant les Jeux de la part des athlètes, des comités nationaux olympiques, des fédérations internationales, des partenaires et des diffuseurs. » En clair, se faire le porte-voix de la satisfaction générale.
A Sotchi, Thomas Bach a multiplié les échanges avec les athlètes. A quatre reprises, il a quitté sa chambre de l’hôtel officiel du CIO pour dormir au village des athlètes. A chaque fois, il a partagé le petit-déjeuner de skieurs, fondeurs ou patineurs étrangers. « Je n’ai entendu aucune plainte sur ces Jeux », explique-t-il. Le président du CIO raconte: « Un matin, je discutais avec un groupe d’athlètes lorsque ceux-ci m’ont dit, en s’excusant, qu’ils devaient me laisser pour se rendre à un entraînement. Je leur ai demandé à quelle heure était cet entraînement. « Dans 30 minutes », m’ont-ils répondu. En une demi-heure, ils ont été capables de retourner dans leur chambre, prendre leurs affaires, puis se rendre depuis le village sur le site d’entraînement. Une telle proximité est unique. »
Thomas Bach ne qualifiera pas les Jeux de Sotchi de « meilleurs de l’histoire », dimanche soir, à l’heure du baisser de rideau. « Sauf si je change d’avis », a-t-il suggéré. Mais ses propos devraient donner le sourire aux organisateurs, au public et au président russes.