La révolution du volley-ball est-elle en marche? Dr. Ary Graça, président de la Fédération internationale de volley-ball depuis 2012, le croit dur comme fer. Le dirigeant brésilien fourmille d’idées pour moderniser son sport. Et, comme il l’a expliqué à FrancsJeux, il ne craint pas d’accélérer le train des réformes.
FrancsJeux: Comment se porte aujourd’hui le volley-ball mondial?
Dr. Ary Graça: Bien, mais il pourrait se porter beaucoup mieux. Nous devons moderniser notre sport, en commençant par la façon dont il est organisé. Comme toutes les autres grandes fédérations, la FIVB est aujourd’hui une entreprise. Elle doit fonctionner comme une entreprise, avec un budget et des objectifs pour chacun de ses départements. Elle doit aussi améliorer son image et sa communication. Lorsque j’ai été élu à la présidence, nous étions absents des réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous avons toute la panoplie: Facebook, Twitter, Instagram… Nous devons être plus à l’écoute des médias. Dans mon pays, le Brésil, j’ai l’habitude de rencontrer les journalistes plusieurs fois par an. Au début, ils croyaient qu’il s’agissait d’une conférence de presse. En réalité, je les vois pour les écouter et en apprendre d’eux sur leurs idées, leurs attentes et leurs besoins.
Le volley-ball doit-il encore évoluer pour mieux satisfaire les attentes des médias?
Oui, c’est indispensable. Si nous voulons rester présents sur les chaînes gratuites, nous devons nous adapter. Tous les diffuseurs me le répètent: un match de volley ne doit pas durer plus de deux heures. Pour cela, nous allons changer les règles. Des expériences vont être menées, avec des sets en 21 points et non plus 25 comme actuellement, un nombre plus réduit de temps morts et pas plus de 15 secondes entre chaque point. Si les essais sont concluants, nous changerons.
Vous seriez prêts à modifier les règles à seulement deux ans des Jeux de Rio?
Bien sûr. Pourquoi attendre? Je le répète, nous adopterons les nouvelles règles dès le Congrès du mois de septembre si les expériences se révèlent positives. Nous n’avons plus de temps à perdre. Les gens sont toujours prudents, voire hostiles, à l’idée de changer. Mais après coup, ils reconnaissent que le changement était nécessaire.
Comment se présentent les Jeux de Rio pour le volley-ball?
J’ai coutume de dire que le volley est le sport numéro 1 au Brésil. Le football est à part, il est une religion! Au CIO, tout le monde m’interroge sur le volley au Brésil et sur le tournoi olympique. Ce sera immense. Pour l’indoor, la salle fera 15.000 places. Et nous prévoyons également 15.000 places sur le terrain central du complexe de beach volley. A Rio, on dénombre 350 terrains de beach sur les trois principales plages de la ville. Les places pour le tournoi seront parmi les plus chères des Jeux de 2016.
Les retards s’accumulent dans la préparation des Jeux de Rio. Le Brésil sera-t-il prêt à temps?
Oui. Actuellement, nous en sommes à la partie la plus difficile, celle des gros travaux. Mais elle n’aura qu’un temps. Il faudra régler le problème le plus délicat, celui du transport. Mais nous serons prêts. Et les Jeux seront magnifiques.