Candidatures

Lapasset, pas encore patron et déjà réserviste

— Publié le 3 mars 2014

Est-ce l’air londonien? Où les souvenirs de la cruelle défaite de Paris dans la course aux Jeux de 2012? En visite à Londres, dans le cadre d’un « voyage d’études sur l’héritage des JO », Bernard Lapasset a surpris son monde en annonçant ce lundi 3 mars qu’il ne piloterait pas une candidature française aux Jeux d’été de 2024. Une annonce pour le moins inattendue, à l’heure où le sport français en est encore à la première étape, à savoir l’étude d’opportunité de se lancer dans la bataille olympique.

A Londres, où il a visité les sites des Jeux de 2012, en compagnie de Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, Denis Masseglia, président du CNOSF et Tony Estanguet, membre du CIO, Bernard Lapasset a donc pris tout le monde à contre-pied en expliquant qu’il rendrait bientôt les clefs du paquebot France. Cité par le site lequipe.fr, le patron du Comité français du sport international (CFSI) a expliqué que sa mission s’arrêterait au plus tard en septembre 2015, au moment où une décision définitive serait prise quant à une candidature aux Jeux d’été de 2024.

A partir de cette date, « ce ne sera plus mon boulot, ce ne sera plus moi », a suggéré le président de l’IRB, pourtant montré du doigt depuis plus d’un an comme l’homme providentiel dont la France a besoin pour porter jusqu’au bout un projet olympique. En cause, son âge. Il approchera alors les 70 ans. Et, plus encore, la nécessité de donner les clefs à une personnalité plus immédiatement issue du monde sportif. « Il faudra que ce soit quelqu’un d’autre qui représente le message qu’on va porter », a expliqué Bernard Lapasset.

Invité le matin même sur RTL, il avait précisé: « Il faut mettre la priorité au sportif. C’est ça la grande leçon. Quand on tente une candidature, il faut se concentrer sur ce que l’on propose dans une dimension où le sport a 90% de la priorité des conversations ». Sans chercher à lire l’avenir dans les étoiles, il semble assez clair que Bernard Lapasset prépare dès maintenant le terrain pour ce « quelqu’un d’autre » qui pourrait bien être Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, désormais membre du CIO.