Sir Philip Craven, le président du Comité international paralympique (IPC) n’a pas fait preuve de la même réserve que Thomas Bach, son alter ego olympique, deux semaines plus tôt. Il a prononcé, avant même la cérémonie de clôture des Jeux de Sotchi, dimanche 16 mars, ces quelques mots très attendus: « Les plus beaux Jeux paralympiques de l’histoire ».
Réalité ou formule toute faite? Les chiffrent répondent. Et ils sont sans nuance:
– Les Jeux paralympiques de Sotchi ont vendu plus de 320.000 billets, un total qui dépasse de presque 100.000 le résultat obtenu quatre ans plus tôt à Vancouver, qui constituait un record pour des Jeux d’hiver.
– A Sotchi, l’événement paralympique a attiré plus de 2400 représentants des médias. En Russie, la télévision publique a diffusé 180 heures de programmes consacrés aux Jeux. En France, les Jeux ont été retransmis pour la première fois en direct, sur les chaînes de France Télévisions.
– Le site Internet officiel de la compétition, sochi2014.com, a été visité par plus de 3 millions d’internautes. Au total, son trafic a généré plus de 15 millions de pages vues.
– Le programme de marketing des Jeux paralympiques a comptabilisé 97 millions de dollars de recettes, soit environ 70 millions d’euros. Un autre record paralympique. Pas moins de 28 entreprises se sont associées à l’événement.
La Russie a mis la barre très haut. Sur le plan de l’organisation, mais aussi sur le plan sportif, au point d’en écraser parfois la concurrence. A l’heure des comptes, l’équipe russe totalise le nombre astronomique de 80 médailles, dont 30 en or. Elle termine largement en tête du classement des nations, très loin devant l’Allemagne et ses 15 médailles, dont 9 titres.
De ces Jeux paralympiques, il faudra également retenir un climat politique parfois tendu, sur fond de crise en Ukraine. La délégation ukrainienne avait fait le choix d’envoyer un seul athlète, son porte-drapeau, à la cérémonie d’ouverture. Pendant la compétition, certains de ses skieurs ont manifesté à leur manière leur attachement à une Ukraine indépendante, en cachant par exemple leurs médailles de la main, sur le podium, au moment où était joué l’hymne russe.
« Des Jeux absolument exceptionnels en terme d’impact, bien au delà de ce que le mouvement sportif attendait en arrivant ici », s’est enthousiasme Philip Craven à Sotchi. Mais la plus belle formule revient sans doute à Jamie Fox, un volontaire britannique, rencontré dans le parc olympique: « La différence entre les Jeux olympiques et paralympiques? Les premiers sont très partisans. Tout tourne autour des individualités et des pays qu’elles représentent. Aux paralympiques, la priorité reste le sport. Peu importe la nationalité des vainqueurs. »