Thomas Bach espérait pouvoir compter sur Sheikh Ahmad Al Fahad Al-Sabah, le puissant président de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), pour l’aider à donner un sérieux coup de jeune au CIO et à son univers. Il ne devrait pas être déçu. Le dirigeant koweïtien, ancien patron de l’OPEP, n’a pas attendu les premiers jours du printemps pour prendre les choses en mains. Il a écrit à l’ensemble des comités nationaux olympiques, au nombre de 204, pour les inviter à ouvrir la boîte à suggestions et à lui soumettre au plus vite « leur vision et leurs idées sur l’avenir du mouvement olympique. »
En soi, la démarche de Sheikh Ahmad Al Fahad Al-Sabah n’a rien de révolutionnaire. A Sotchi, le mois dernier, Thomas Bach a profité de la 126ème session du CIO pour ouvrir le débat sur « l’agenda 2020 », cette vague de réformes censée aider le mouvement olympique à mieux vivre avec son temps et à dépoussiérer son image, son programme et son organisation à horizon des Jeux de Tokyo. Le patron de l’ACNO emboîte donc le pas. Mais il le fait à sa manière, avec rigueur, ouverture et sens de la hiérarchie.
Dans son courrier, Sheikh Ahmad appelle tous les CNOs, les « grands comme les petits », à se pencher sur l’avenir et à lui soumettre leurs idées, par écrit, avant la date limite du 15 avril 2014. L’ACNO servira ensuite de gare de triage, pour compiler les propositions des uns et des autres, les trier, en tirer une synthèse et éditer un document à soumettre au CIO avant la fin du printemps.
Pas question pour l’ACNO et pour son président de se dresser en contre-pouvoir du CIO. A l’inverse, Sheikh Ahmad entend utiliser sa position, et la puissance de 204 comités nationaux, pour jouer les forces de propositions. « L’ANOC et tous les CNOs sont rassemblés derrière l’agenda 2020 et soutiennent pleinement la volonté de Thomas Bach de rendre sa démarche la plus ouverte possible », a écrit Sheikh Ahmad. Avant de poursuivre: « Il est très important que tous les CNOs, les grands comme les petits, puissent s’assurer que leurs intérêts et ceux de leurs athlètes y soient représentés. »
L’avenir ne se fera pas sans Sheikh Ahmad Al Fahad Al-Sabah. Et, derrière sa large silhouette, sans les 204 comités nationaux qui composent la planète olympique.